Beef Carbon (Boeuf Carbone) : les éleveurs veulent réduire leur empreinte carbone

L'élevage bovin, c'est 5% de la production nationale de gaz à effet de serre. Beef Carbon veut diminuer fortement l'empreinte carbone de ces élevages. Une production plus vertueuse, dans l'air du temps.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L’agriculture 3e activité économique productrice de gaz à effet de serre.

11,2 tonnes de CO2 par habitant, c'est l'empreinte carbone en France en 2017 selon le Conseil économique, social et environnemental (Cese). L'objectif de l'État serait d'atteindre 2 tonnes équivalent CO2 par habitant en 2050 ! Et dans cet effort urgent, on le sait, l'élevage a sa part à jouer car il représente 5 % des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire. 

"Life Beef Carbon" (Vie Bœuf Carbone) : la réponse de la filière

La filière viande bovine française a donc pris le taureau par les cornes et l’Institut de l’élevage a lancé en 2015 le programme "Life Beef Carbon" (Vie Bœuf Carbone) pour réduire son impact environnemental et enclencher une dynamique dans tous les élevages. Le projet se termine fin 2020, il implique 57 partenaires en France, en Espagne, en Italie et en Irlande. Objectif : réduire de 15 % l’empreinte carbone de la viande bovine en 10 ans.

Au printemps, à mi-parcours, le rapport de Live Beef Carbon portant sur 1700 élevages bovins (naisseurs, naisseurs-engraisseurs, engraisseurs spécialisés, etc.) a été rendu public. Il montrait une émission moyenne brute de 16,7 kg équivalent CO2 par kg de poids vif produit. Des chiffres comparables aux autres élevages européens.

Certains élevages produisent 35% de carbone en moins

Life Beef Carbon a permis à 125 élevages français de tester des méthodes différentes. Et les résultats sont là : les élevages soucieux de leur empreinte peuvent faire baisser leur empreinte carbone de 35% sous la moyenne. 

Il suffirait pour cela de veiller à "optimiser" l'élevage, limiter les animaux improductifs, offrir une alimentation adaptée, mais aussi d'augmenter le stockage du carbone dans les prairies et les haies. Ce stockage peut en effet représenter jusqu'à 32% des émissions de gaz à effet de serre des élevages !

Enfin, l'utilisation rationnelle des fumiers et lisiers (méthanisation, utilisation en place d'engrais de synthèse ou minéraux) est un facteur impactant notable.

L'analyse de ces résultats montre également que ces pratiques vertueuses écologiquement le sont aussi économiquement. . Expérience concluante qu'il convient maintenant d'étendre sur tout le territoire, avec l'aide d'un appui technique. Une information et une formation harmonisées auprès de toute la filière.

En Nouvelle-Aquitaine, la Région joue le jeu

Life Beef Carbon est co-financé par la Région Nouvelle-Aquitaine, l’Union Européenne et l’ADEME. Une convention vient d'être signée ce mardi entre l'association des éleveurs de Dordogne, Asseldor, la société de commerce de bestiaux Univia et la Fédération Nationale Bovine Elvea sur l'exploitation de Christophe Gay à Tocane Saint Apre.

Cette deuxième phase du projet Beef Carbon est programmée sur une durée de 3 ans jusqu'en 2021 et veut impliquer les éleveurs de bovins allaitants de Dordogne pour qu'ils réduisent de 15%  l'empreinte carbone de leurs troupeaux d'ici 2025. 64 élevages pourront ainsi mesurer leur performance environnementale (air, eau, biodiversité, potentiel nourricier, stockage de carbone, énergie) pour s'adapter aux nouvelles pratiques, et "diffuser la bonne parole" à leurs collègues.
 

Le label "lait bas carbone"

Le ministère de la transition écologique va labelliser un système de « crédits carbone » mis en place par la filière laitière française en 2018 par le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). La filière laitière représente 6 % d’émissions de CO2 sur le territoire.

Sur 57 000 exploitants laitiers près de 17 % des éleveurs laitiers sont portés volontaires pour adopter le système Carbon Agri. Ils seront rémunérés pour leurs actions de réduction de CO2 et permettront aux acheteurs de financer des projets vertueux.

Le Troc de Tonnes de Carbone, comment ça marche ?

Tout simple, un troc : les collectivités, organisations et entreprises qui veulent afficher un bilan zéro carbone « achètent » le carbone économisé à la tonne par les fermes volontaires. Ils compensent ainsi leurs propres émissions de gaz à effet de serre. L’Oréal et La Poste seraient déjà intéressés par le projet.

Une dynamique vertueuse

Outre un complément de revenu pour les éleveurs laitiers (qui en ont bien besoin), ces crédits carbone doivent permettre de financer des projets "vertueux" pour le territoire (entretien des prairies, maintien de la biodiversité, optimisation de l’alimentation des animaux, recyclage des déchets, etc.).

Les premiers résultats

L'an dernier, le Cniel a constaté une baisse moyenne de 6 % des émissions de CO2 par exploitation entre 2014 et 2018, alors même que toutes les solutions n'avaient pas été mises en pratique. Des résultats encourageants que le Cniel espère pouvoir étendre aux élevages caprins et ovins.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

Enquêtes de Région : Quel avenir pour l'agriculture francilienne ?

regarder