A l’heure de l’automne, voici venu le temps de parcourir les sous-bois à la recherche d’un des champignons les plus appréciés des connaisseurs : le cèpe. En Dordogne, le propriétaire d’une forêt s’applique à améliorer et augmenter la production.
Cette année, ils viennent tout juste de sortir de terre. À cause de la sécheresse de ces dernières semaines, les champignons ont poussé avec un mois de retard.
Les connaisseurs le savent bien « S’il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de cèpes »
Le cèpe et ses mystères
Des scientifiques tentent de percer le secret du Boletus edulis afin de mieux le comprendre.
Des scientifiques et des passionnés.
Jean-Pierre Biaussa, est de ceux-là. Le retraité est propriétaire d’une centaine d’hectares de bois à Champs-Romain. Sa forêt est observée, scrutée.
Une parcelle jalousement gardée pour éviter toutes convoitises malhonnêtes !
Depuis, 2 ans, il essaye de faire pousser les cèpes.
Une expérience menée avec la chambre d’agriculture de Dordogne.
A la sortie de l’été, la parcelle est arrosée avec précision.
« Je mets 30 millimètres, 3 jours après, je remets 30 millimètres et 8 à 10 jours après le système se déclenche, la pousse se passe ! »
Et selon toute vraisemblance, ça marche ! Un panier dans une main le bâton dans une autre, le retraité parcourt ses terres de long en large. Ce matin-là, la cueillette est déjà prometteuse:
« y’ a bien 8 kg dans le panier ! »
Mais la pluviométrie ou l’arrosage expliquent-ils à eux seuls la pousse du bolet ?
On sait aujourd'hui que le cèpe ne se fixe pas n’importe où.
Il aime les chênes, les châtaigniers, les épicéas et les sapins de Vancouver. Il aime aussi les sols acides.
Autant d’éléments qui favorisent sa pousse.
Jean-Pierre Biaussa n’est pas peu fier : le plaisir de les voir de les regarder. S’il reconnaît aimer participer à des expériences pour développer la production du champignon, il explique aussi que celui-çi ne doit pas livrer tous ses secrets.
Question de valeur : sa cueillette à un prix ! Elle sera bientôt sur les étals des épiceries fines de Bordeaux : sous la marque Cèpe du Périgord.
Ces jours-çi, il faut compter entre 12 et 25 euros le kilo.
Le cèpe ne se négocie pas.
Le reportage d' Emilie Bersars et Pascal Tinon