Vins de Lorraine : "modernité", "fraicheur", une enquête dévoile leur notoriété

Côtes de Toul, vins de Moselle ou Côtes de Meuse, les vins lorrains ont-ils la cote ? Une enquête réalisée par une quarantaine d’étudiants en agronomie de l’ENSAIA à Nancy vient d’être publiée.

Il est loin, le temps de l'anonymat. Cernés par les colosses que sont l'Alsace, la Bourgogne et la Champagne, les vins de Lorraine sont désormais connus et appréciés des amateurs. D’après une enquête réalisée en Meurthe-et-Moselle, en Meuse, en Moselle et dans les Vosges par 44 étudiants en agronomie de l’École nationale supérieure en agronomie et industries alimentaires (ENSAIA) à Nancy, les vins lorrains n’ont plus tellement à rougir face à leurs voisins.

Des résultats encourageants

Cette étude menée auprès de plus de 200 restaurateurs, cavistes, sommeliers et autres acteurs du tourisme de la région a été commandée par les Côtes de Toul, Côtes de Meuse et autres vins de Moselle, regroupés sous l’entité "Vins de Lorraine". Pour réaliser cette enquête, les étudiants de l’ENSAIA avaient plusieurs consignes en tête. Il leur a fallu se renseigner sur l’image et la notoriété des vins et cerner le profil des connaisseurs et acheteurs, pour imaginer une stratégie de communication adaptée aux besoins des consommateurs.

Il y a une vraie évolution de l'image des vins lorrains

Amandine Rivière, responsable de Terroirs Grand Est

Les résultats sont plutôt encourageants. Si des a priori subsistent pour une très faible proportion des interrogés, "la modernité", "la fraîcheur" ou "l'évolution de la qualité des vins de Lorraine" sont parmi les atouts le plus souvent cités. "Nous sommes agréablement surpris par les résultats de cette enquête. Il y a une vraie évolution de l'image des vins lorrains, on ne s'attendait pas à ce que les interrogés aient une image aussi positive de l'AOC Côtes de Toul, de l'AOC Moselle et de l'IGP Côtes de Meuse. Cette enquête est un très bon point de départ pour imaginer une stratégie de développement", se félicite Amandine Rivière, la responsable de Terroirs Grand Est, une association qui défend et promeut les filières agroalimentaires de la région et qui accompagne les vignerons.

Pourtant, pour l'instant, seul un restaurateur sur deux propose du vin de Lorraine pour un choix de vin local. Le taux de proposition de vente, lui aussi, est encore assez faible : 52% des établissements interrogés proposent des vins AOC Côtes de Toul, 42% des vins AOC Moselle et 22% des vins IGP Côtes de Meuse. "Ça avance, nous allons dans la bonne direction. Cette étude quantifie un sentiment que les vignerons avaient déjà, mais là, c'est précis et on connaît les différentes perspectives d’avancement. Nous allons mettre en place plusieurs axes d’amélioration, notamment au niveau de la communication", explique David Lelièvre, producteur bio de vins en AOC Côtes de Toul.

Le marché est prêt et les clients aussi

David Lelièvre, producteur bio de vins en AOC Côtes de Toul

Le vigneron est confiant pour l'avenir : "on a encore beaucoup de travail pour que tous les restaurateurs présentent un ou plusieurs vins de Lorraine à la carte mais le marché est prêt et les clients aussi. Il faut maintenant que les vignerons aillent plus à la rencontre des restaurateurs et vice versa. Ce sont deux métiers où l’on manque de temps. C’est plus facile de faire une carte avec du Chablis et du Bordeaux, ça demande parfois moins de démarches. Mais dans les établissements où nous sommes déjà présents, les restaurateurs et les sommeliers sont hyper contents".

Dynamiser le "plus petit vignoble de France"

Les professionnels de l’AOC Moselle, de l’IGP Côtes de Meuse et de l’AOC Côtes de Toul sont réunis depuis l’an passé sous la marque Vins de Lorraine et le slogan "Côtes à côtes". Le but de la manœuvre, dynamiser le plus petit vignoble de France. Dans un communiqué, ils se félicitent des chiffres révélés par les étudiants de l’ENSAIA : "cette enquête encourage la filière vitivinicole de Lorraine à poursuivre son développement et lui permet de projeter des actions concrètes auprès de ses principaux prescripteurs".  Désormais, ils souhaitent améliorer la visibilité des vins lorrains au niveau local, avant d'espérer s'attaquer au commerce national et international.

* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.