Pas de défilés militaires, et peut-être pas de feux d'artifice pour le 14 juillet. Dans leur niche hyper-spécialisée, les artificiers français s'inquiètent. C'est le cas pour Brézac, en Dordogne, 1400 feux d'artifice tirés par an, 50 employés... et des tonnes d'interrogation pour l'avenir
C'est l'un des leaders français du secteur, l'entreprise de feux d'artifice Brézac au Fleix, près de Ste Foy la Grande, s'inquiète de son devenir. Les employés viennent de retrouver le chemin de l'entreprise, mais dans une certaine morosité. Si les conditions de déconfinement ne sont pas assouplies d'ici le 14 juillet prochain, c'est une année de perdue pour l'artificier.
Success story
L'entreprise familiale est née en 1964 et, après avoir séduit Paris dans les années 90, elle a conquis le ciel des grandes villes du monde entier depuis l'an 2000. Aujourd'hui repris par Guillaume Camboulive, le groupe Brézac participe aux plus grands évènements pyrotechniques mondiaux. Brézac, ce sont 1500 références et produits pyrotechniques, 1400 spectacles assurés par an. Au 14 juillet, d'ordinaire, 500 artificiers utilisent leur production, et le chiffre d'affaires a atteint les 9 M d'€uros l'an dernier.
Marché fragile
Mais le marché est aussi spécialisé que fragile. Entièrement dépendant de l'évènementiel, il risque de prendre de plein fouet l'interdiction de rassemblement de masse s'il est maintenu jusqu'au 14 juillet. Déjà, les annulations de contrat s'enchaînent. Bergerac, Annecy, Antibes ont déjà remis en cause leur achat
Pas de feux d'artifice, une année qui part en fumée
Le directeur estime qu'il a déjà perdu 80% de sa recette annuelle. Une année blanche. Situé dans un bassin d'emploi assez défavorisé, il va tenter de limiter le recours au chômage partiel. Mais il craint pour la survie même de son entreprise.
En attendant, les employés continuent le travail, ils tentent d'anticiper une toujours possible autorisation de spectacles pyrotechniques pour la fête nationale et autres manifestations estivales.