Comme tout le monde, depuis le 17 mars dernier, l’écrivaine centenaire Geneviève Callerot est confinée dans sa demeure de Saint Aulaye-Puymangou, dans le Périgord Vert. Cette ancienne résistante a accepté de livrer le regard qu'elle porte sur la pandémie de Covid-19.
"Je suis bien là, j’ai un beau paysage, je suis tranquille et suffisamment valide pour me faire à manger" explique Geneviève Callerot. Installée dans le Périgord Vert, à Saint Aulaye-Puymangou, Geneviève respecte scrupuleusement les consignes de confinement. Pour s’occuper, elle partage ses journées entre son vaste jardin, son potager et sa chambre à coucher : "Mon fils vient me voir chaque après-midi, je suis très bien entourée" confie-t-elle.
"Je suis à la fois optimiste et pessimiste"
Née en 1916, Geneviève et son regard bleu perçant ont observé le monde changer, évoluer. Elle qui a connu deux grandes guerres, trois Républiques et pas moins de 17 présidents, quel regard porte-elle sur cette pandémie ? "J’en ai vu d’autres, seulement c’était à l’échelon européen, pas à l’échelon mondial ! Je suis à la fois optimiste et pessimiste… Ceux qui vont souffrir de cette crise, sont ceux qui sont habitués à toutes les facilités électroniques : les portes qui s’ouvrent toutes seules, le téléphone portable, la télévision" analyse la centenaire.
"Il n’y a qu’une chose : la terre !"
Geneviève a vu le jour dans le 14ème arrondissement de Paris. C’est à l’âge de 4 ans qu’elle s’installe avec sa famille dans la Double, "son pays" comme elle aime appeler ce petit coin du Périgord. Pendant la seconde guerre mondiale, Geneviève entre dans la Résistance et sauve 200 personnes ; des juifs et des blessés de guerre britanniques et américains. Des années plus tard, cette sombre période poussera Geneviève à l’écriture. Entre l’âge de 67 ans et 102 ans, elle publiera 6 romans.Devenue écrivaine sur le tard, Geneviève est avant tout agricultrice. La traite des vaches, le gavage des canards… durant toute sa vie, elle a travaillé la terre, aux côtés de Jean son défunt mari. Pour la centenaire, la crise actuelle est bon moyen de nous reconnecter avec la nature : "Je le dis à mes petits-enfants, ayez un jardin, ça vous aidera un jour ou l’autre ! Dans la vie, il n’y a qu’une chose, c’est la terre. C’est elle qui nous nourrit, on semble complétement l’oublier !"