La semaine dernière, le tribunal administratif de Bordeaux annulait les travaux du contournement routier de Beynac. En cause, l'influence néfaste du projet sur "la conservation d'espèces animales ou végétales protégées".
Quel est le point commun entre le lézard vert occidental, le circaète Jean le Blanc et le faucon émerillon ? Le contournement routier de Beynac ! En effet, ces trois espèces et leurs habitats sont directement menacés par les travaux de la déviation de ce petit village du Périgord noir.
À sa lecture, le compte-rendu du jugement du tribunal administratif de Bordeaux donne le tournis. Le projet routier impacte quatre espèces de mammifères, dix-neuf espèces de chiroptères, quatre-vingt douze espèces d'oiseaux, neuf espèces de reptiles et amphibiens, quatre espèces d'insectes et une espèce de poisson. Brochet, grenouille de Lessona, milan royal, écureuil roux, pie-grièche écorcheur, couleuvre verte et jaune, alouette lulu... La liste semble interminable.
Dans la Vallée de la Dordogne, en contre-bas du village de Beynac, les travaux du contournement sont certes à l'arrêt... mais déjà bien avancés ! Est-il trop tard pour sauvegarder les espèces protégées ? C'est la question que se pose Serge Fagette, ornithologue.
Sur les berges du chantier, les yeux rivés sur le sol, ce retraité cherche inlassablement des traces d'animaux rares. Elles sont impossible à observer aujourd'hui.Je suis étonné qu'on n'entende pas chanter le rossignol, il devrait être là ! C'est une population qui s'effondre, comme beaucoup...
Chaque seconde en France, on perd 26 m² de surface naturelle ! Il faudrait peut-être arrêter le carnage ! La nature est un édifice, on peut enlever des pierres de temps en temps, mais à la fin, ça devient une ruine !