Personnels et horaires d'ouverture réduits: les syndicats de la Poste dénoncent la gestion "tendue" des ressources humaines. Il manquerait une centaine de personnes pour assurer un service public postal correct en Dordogne et Limousin. Une situation aggravée par la crise du Covid
Toujours moins de postes dans les postes
Derrière les guichets, à la distribution, il faudrait une centaine de postiers supplémentaires pour assurer un service public postal correct en Dordogne et en Limousin estiment les syndicats. À l'appel d'une intersyndicale (CFDT, la CFTC, CGT, Force Ouvrière, Sud et CFE-CGC), les postiers manifestaient à 10h ce mardi devant la poste principale de Périgueux, devant la direction régionale de la Poste à Tulle, devant le bureau de Limoges Préfecture et le bureau centre de Guéret. À Périgueux, ils étaient une quarantaine.
Les organisations syndicales souhaitent dénoncer par cette action, le non-remplacement des agents absents entraînant des fermetures quotidiennes et inopinées de bureaux ce qui impacte fortement l’accueil des usagers.
Dégradation globale
Réorganisations à répétition et gestion comptable des ressources humaines, les tentatives d'optimisation toujours plus poussée ont dégradé les conditions de travail, et nuisent à la mission de Service Public. Les syndicats expliquent ainsi que les cadres sont désormais obligés de faire des remplacements à l'accueil, que les tensions augmentent avec les usagers, le tout dans un contexte sanitaire déjà tendu. Dans le même temps, difficile de recruter des facteurs ayant la vocation : travailler à la poste n'offre guère d'avenir car les contrats ne dépassent pas 18 mois.
Ces conditions de travail fortement dégradées empêchent de rendre possible les activités dites « essentielles » de missions de service au public. Seul organisme aux missions de service au public encore présent sur notre territoire, « Cette banque pas comme les autres », de proximité, va réduire la voilure et se désengager de nos campagnes. Les points de contact (Agence postale communale, relais poste urbain, relais poste communal) ne permettent pas d’accéder à toutes les opérations bancaires et postales.
Service Public minimal...
Pour l'intersyndicale, on ne remplace plus les départs et les maladies, ou on le fait avec des agents intérimaires non formés. Conséquence, des horaires d'ouverture des bureaux de poste sont sans cesse réduits, certains bureaux sont tout simplement fermés. Et quand ils restent ouverts, les délais d'attente s'allongent aux guichets.
Sur le terrain, certains élus tentent eux aussi de maintenir ce Service Public apprécié par les administrés-usagers. À La Force, près de Bergerac, le maire Serge Pradier s'oppose à la réduction conséquente des horaires d'ouverture de sa poste et à son remplacement par une "agence postale communale". Cette version "économique" du bureau de poste qui met la commune à contribution tend à se généraliser, quand le service ne se délègue pas à un épicier, un boulanger ou un buraliste.
Mal-être général
Les syndicats affirment que sur le terrain l'épuisement des agents se fait de plus en plus sentir. Une situation de tension interne aggravée depuis un an par la crise du covid. Aujourd'hui les revendications portent surtout sur la disparition programmée du Service Public et les pertes d'emploi, mais certains postiers repensent douloureusement à la fin 2018, période particulièrement tendue pendant laquelle deux postières de Dordogne s'étaient donné la mort.