La tradition familiale se perpétue depuis plus d'un siècle. Charlène Frances et Stéphane Albié, deux amis d'enfance du Périgord sont à la tête du gouffre de Proumeyssac, fleuron touristique de la Dordogne. Ce sont leurs arrière-arrière-grands-parents qui ont découvert, en 1907, ce site exceptionnel de Dordogne.
Quand la lumière s'allume à 52 mètres de profondeur, la magie opère à chaque fois. Cet instant Charlène Frances et Stéphane Ablié y sont pourtant habitués. Le sourire aux lèvres, des étoiles dans les yeux, ils profitent du spectacle avec les visiteurs dans leur gouffre de Proumeyssac. "Je suis toujours autant émerveillé que la première fois, ça me remémore mes souvenirs d'enfance", lâche Stéphane Albié, l'émotion enserrant sa voix.
"C'est un peu ma deuxième maison"
La cavité a toujours fait partie de la vie de ces deux amis d'enfance, grâce au destin unique de leurs familles. En 1097, leurs arrière-arrière-grands-pères Pierre Frances et Gustave Soulié, eux aussi amis, découvrent le gouffre de Proumeyssac et font sa renommée. Depuis le lieu touristique est toujours resté dans les mains des deux familles. "Mon père a toujours travaillé ici, il a dirigé le site pendant 40 ans, c'est un peu ma deuxième maison", rapporte Charlène Frances.
Depuis toujours, Charlène et Stéphane perpétuent la tradition familiale en travaillant sur le site. Adolescents, ils ont occupé le poste de guide "l'été pour faire tourner l'entreprise familiale". Désormais, Charlène Frances est responsable d'exploitation du gouffre, "présente tous les jours à Proumeyssac". Un poste multitâche : gestion de l'accueil, ou encore annonce au micro des prochaines visites quand elle n'est pas plongée dans l'organisation du site touristique.
Stéphane Albié lui occupe deux fonctions, celle de courtier en assurance, et directeur du gouffre. "Je jongle entre les deux activités. Mais au départ du dernier directeur, il a fallu assurer l'intérim, et je me suis pris au jeu", indique le descendant de Gustave Soulié. À leurs côtés, cet été, une trentaine de personnes y travaillent. "Nous employons neuf personnes à l'année", souligne fièrement Stéphane Albié.
Retour aux sources
À la sortie du gouffre, les deux amis ont choisi d'installer une exposition qui retrace l'histoire du site, de sa découverte à son exploitation. Des photos d'époque, et des souvenirs de famille pour Charlène et Stéphane, qui dévoilent au public les visages sur ces pionniers, leurs ancêtres. "Là, c'est mon arrière-arrière grand-père, ici celui de Charlène. Là, nos arrière-grands-mères", montre Stéphane, sur une photo sépia ou la famille pose pour ce qui semble être une photo de famille.
Dans cette salle, d'autres clichés évoquent l'après-guerre, l'évolution du site, 117 ans après sa découverte. Ce trésor familial, Charlène Frances et Stéphane Albié comptent bien continuer à l'exploiter "dans la droite lignée de leurs ancêtres". Ouvert de février à fin décembre, le gouffre est la plus grande cavité aménagée de Dordogne. Chaque année, plus de 150 000 visiteurs le découvrent.