En Dordogne, l'épidémie continue de progresser, près d'une vingtaine de foyers de contamination ont été dénombrés, 302 communes sont désormais en zone réglementée interdisant tout transport de volailles. Les particuliers aussi sont concernés.
Le saviez-vous : si vous avez une poule dans votre jardin, vous êtes censé la déclarer en mairie. Faute de pouvoir confiner les volailles en leur imposant un passe sanitaire, les autorités tentent sérieusement le recensement de tous " détenteurs de volailles ou autres oiseaux captifs non commerciaux élevés en extérieur". Perruches comprises. Un nouveau pas (de l'oie) vers la liberté et la responsabilisation individuelles. Et une mesure qui devrait battre des records d'abstentionnisme.
Limiter les risques chez les particuliers
Plus sérieusement, la réglementation tente de limiter la propagation du virus particulièrement pathogène et volatile (sans jeu de mot) aussi bien chez les professionnels que les particuliers. Pour ces derniers, même si la concentration est moindre, le risque existe tout de même. Il est nécessaire par exemple de signaler au vétérinaire ou à la Direction départementale en charge de la protection des populations (DDPP/DDETSPP) toute mortalité ou comportement anormal des oiseaux. Et en cas de mortalité suspecte, il faut isoler immédiatement les cadavres et les conserver pour tests éventuels.
Volailles confinées
En toute logique, vous devez donc surveiller vos volatiles, limiter l'accès de leur basse-cour et veiller à ce que ni eux ni leurs aliments n'aient de contact avec des oiseaux d'élevage ou sauvage (filets de protection ou enfermement). Même chose pour l'eau qui doit venir du robinet plutôt que d'une réserve extérieure et pour le fumier frais que vous ne devez pas répandre à l'extérieur de chez vous sans l'avoir composté pendant au moins deux mois. Dans les élevages professionnels, des consignes très strictes ont été communiquées aux éleveurs, malheureusement déjà rodés par les crises précédentes.
17 foyers confirmés en Dordogne
Pour autant, les cas continuent d'augmenter dans le département, passant à 17 foyers avérés, soit 5 de plus que lors du dernier relevé : La Dornac Val de Louyre et Caudeau et Saint Géniès, déjà concernés par un précédent foyer, en ont un deuxième, Lacropte et Paulin sont à leur tour touchés. Deux autres cas fortement suspects sont en cours de confirmation.
Vide sanitaire, zones réglementées et zones de protection
L'urgence consiste à créer un périmètre de vide sanitaire autour des foyers afin de ne pas contaminer les autres élevages. D'un commun accord, les éleveurs et la préfecture ont élargi aux nouveaux foyers l'arrêté pris le 4 avril dernier. En fonction de l'analyse des risques, l'abattage de toutes les volailles est envisagé dans une "zone de protection", d'un rayon de 3 km autour des foyers confirmés. Dans un périmètre de 20 km autour des foyers confirmés, une zone réglementée supplémentaire interdit tout transport d'oiseaux captifs. Sauf dérogation très encadrée pour le transport des volailles vers un abattoir.
48 communes concernées
De nouveaux foyers apparus en Haute-Vienne, dans le Lot et en Corrèze ont compliqué la situation. La zone de protection a été étendue à 48 communes du département, et la zone réglementée supplémentaire, élargie de 32 communes, en concerne désormais 302. Une zone qui sera maintenue jusqu'au mardi 19 avril inclus à minima.
133 500 volailles déjà abattues
Sur dérogation, les animaux sains de 70 élevages situés dans les zones réglementées ont été conduits à l'abattoir pour commercialisation. À ce jour, la grippe aviaire a poussé à euthanasier 133 653 volailles infectées ou suspectées. L'équivalent de 342 tonnes de cadavres conduites à l’équarrissage.