Le célèbre mime a aussi été un résistant à Périgueux pendant l'occupation. L'imprimerie nationale de la Poste également proche de Périgueux édite un nouveau timbre à son effigie pour les 100 ans de sa naissance, en mars prochain
L'image du mime Marceau, c'est avant tout "Bip". Un être sans parole, un clown mélancolique et lunaire, personnage décalé et sensible dans un monde implacable. Un être frêle et tendre dont la puissance d’évocation va conquérir le public d'après-guerre.
Timbre commémoratif
L’imprimerie nationale du timbre de Boulazac près de Périgueux imprime cette année 700 000 timbres à son effigie. Ils seront proposés à la vente dès la mi-mars, à l’occasion des 100 ans de sa naissance (le 22 mars 1923).
Le reportage sur place France 3 Périgords - Sébastien Bouwy & Camille Michelland
L'image de Charlot
Strasbourgeois de naissance, Marcel Mangel est le second fils d’une famille d’origine juive polonaise. Un jeune homme épris de poésie et fasciné par les acteurs et le cinéma. Ses modèles sont Charlie Chaplin et Buster Keaton, il façonnera son propre personnage en s’inspirant d’eux.
Résistance
Au début de la seconde guerre mondiale, la famille est évacuée en Dordogne, à Chancelade et Périgueux, puis à Limoges. Il commence une carrière de moniteur et d’acteur de théâtre. Parallèlement, il entre dans la résistance sous le pseudonyme de Marceau. Accompagné par des membres de sa famille résistants, il aidera même à la fuite d’une trentaine d’enfants juifs vers la Suisse.
Célébrité
Après-guerre et jusque dans les années 80, le mime Marceau connaîtra une renommée internationale et donnera à l’art du mime ses lettres de noblesse dans des « mimodrames », des pantomimes qui émouvront des générations de publics. En 1983, à la création du festival des arts du geste Mimos de Périgueux, il fera partie du comité d'honneur et s'y produira à deux reprises. Et pour l'anecdote, le célèbre Moonwalk de Michaël Jackson a été emprunté au mime Marceau.
Timbres en noir et blanc
Les 700 000 timbres qui seront tirés à son effigie seront distribués à partir du 17 mars, à l'imprimerie nationale du Timbre de Boulazac, puis à Paris et Strasbourg et enfin dans le reste de la France. Un timbre sobre, dénué de couleurs, mais très évocateur, à l'image de l'artiste. C'est l'œuvre d'un jeune graveur habitué à l'exercice, Pierre Bara. Le trentenaire s'est attaché, avec plaisir, à faire transparaître la personnalité de l'artiste dans une de ses poses évocatrices.
J'affectionne particulièrement les portraits, donc avec le mime Marceau, on est particulièrement gâtés parce que j'ai même les mains donc c'est le top et on peut interpréter le visage, on peut donner une expression au personnage, on peut l'accentuer avec la gravure, donc c'est ça qui est agréable aussi.
Pierre Bara, graveur
Le dur exercice de la taille douce
Le travail a été minutieux a l'extrême, travail au microscope et à la main, une particularité de la méthode dite de la "taille douce". Le graveur reproduit en creux et sur une plaque d'acier le motif qui sera imprimé. Chaque retrait de gravure qui viendra s'emplir d'encre à l'impression n'est que de quelques microns. Une méthode utilisée à une vingtaine de reprise chaque année dans l'imprimerie du timbre. L'un des derniers personnage représenté de cette manière fut Charlie Chaplin. Encore une fois, Marceau aura été sur ses traces.