Organiser l'après-confinement : une urgence vitale pour le tourisme en Dordogne

La Dordogne est le département rural le plus visité de France. Le tourisme y représente 22% de l'économie locale. 3 millions de visiteurs à l'année. Un secteur aujourd'hui complètement paralysé par le coronavirus. La saison estivale s'annonce chaotique. Les professionnels tentent de s'organiser

19 millions de nuitées, 3 millions de visiteurs chaque année, dont 40 % d'étrangers qui effectuent une dépense quotidienne de plus de 50 €uros. Voici la manne que les professionnels du tourisme sont en train de voir fondre sous leurs yeux. Leur source de revenu et leur entreprise sont totalement paralysées depuis le début du confinement. Une situation qui sauf consigne du gouvernement, ne devrait pas être prise en compte par les assureurs. La pandémie n'est pas couverte par les clauses de pertes d’exploitation, comme le sont les catastrophes naturelles.

Ils savent déjà que les premières rentrées d'argent qu'ils enregistrent généralement lors des week-end du mois de mai vont leur échapper. Et ils savent aussi que le déconfinement ne signera pas la fin de leurs problèmes. Loin de là. 

Grands perdants, le Périgord Noir qui représente 60% des nuitées touristiques du département, et l'hôtellerie de plein air. Plus de la moitié des touristes sont hébergés en camping. Et dans ce secteur, les annulations se succèdent, avec des motifs bien compréhensibles.

  • Baisse du pouvoir d'achat. Les vacances seront les premières sacrifiées dans les budgets des ménages
  • Perturbation dans les planifications. Ceux qui ont été contraints à poser leurs vacances pendant le confinement disposerons de moins de temps
  • Inquiétude sanitaire. Difficile d'estimer si l'on sera protégé sur son lieu de vacances comme on le serait chez soi. 
  • Frontières. Il est impossible pour l'instant de savoir quels seront les mesures encore en vigueur en France comme dans les autres pays européens cet été. Or 40 % des touristes de Dordogne viennent de l'étranger. Pour l'hôtellerie de plein air, il s'agit essentiellement des hollandais (53,5% des touristes étrangers) et des anglais (27,8%).

Qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les frontières vont s'ouvrir, est-ce que les pays vont avoir des règles de confinement plus longues ? ... On sait pas ! 

Gé Kuster, président du syndicat départemental de l'hôtellerie de plein air est malheureusement bien placé pour voir le problème de près. Propriétaire du camping "le Paradis" près de Montignac, il accueille d'ordinaire 80% d'étrangers, jusqu'à 95% en haute saison. Et il sait d'ores et déjà qu'il ne pourra pas compter sur eux pour remplir son établissement cet été. 
 


Reste un espoir, celui d'accueillir une clientèle française qui préférerait le tourisme local, pour les mêmes raisons qui pousseraient les étrangers à ne pas venir en France. Proximité, coûts réduits, confiance dans le système sanitaire qu'ils connaissent.

Et pour cela, les professionnels veulent prendre l'initiative et faire des propositions. L'initiative, c'est de lancer une opération de communication ciblée sur leurs fichiers clients fin mai-début juin. Les propositions seront adressées aux services de l'État. Plusieurs étapes pour un retour à une activité aussi normale que possible, en commençant par proposer une ouverture aux vacanciers qui possèdent leur propre hébergement, sans regroupements extérieurs  ou services collectifs. Puis, à partir du mois de juin, une ouverture aux clients ayant déjà réservé, toujours sans regroupements collectifs, enfin au mois de juillet une ouverture aux clients de passage en respectant les règles sanitaires pour les lieux communs.

Le but est essentiellement de rassurer les vacanciers en leur proposant un cadre sécurisé par une profession responsable et respectueuse de ses clients, comme le précise la Fédération Nationale de l'Hôtellerie de Plein Air.

Les Français, une fois sortis du confinement, n'auront aucune envie – sans parler de possibilité – de voyager à l'étranger. En revanche, ils auront besoin d'air et, sans doute, de beauté 

Autre idée, pour les professionnels du tourisme patrimonial, relancer le tourisme français pour les français. C'est le but de #CetÉtéJeVisiteLaFrance : un dièse lancé par le collectif Patrimoine 2.0 sur les réseaux sociaux, Twitter, Facebook ou Instagram, pour aider le patrimoine à séduire les touristes français. À côté du château de Chenonceau ou de l'abbaye de Fonfroide, on y retrouve par exemple le château de Commarque. Une idée qui devrait séduire le département aux mille châteaux
 
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