Le Tribunal Administratif de Bordeaux vient de rejeter le recours de l'association Vélorution qui demandait la réouverture, surtout pour les cyclistes, de la voie verte qui traverse Périgueux.
Les 20 kilomètres de voie qui longent l'Isle, et traversent Périgueux resteront bel et bien fermés. L'arrêté avait été pris à la demande de la Préfecture de Dordogne par les six maires des agglomérations traversées (Périgueux, Boulazac, Trélissac, Bassillac, Chancelade, Marsac et Razac). Il s'agissait essentiellement d'éviter, en plein début de confinement, les sorties du public dans ce lieu de promenade d'ordinaire très fréquenté. Sauf que cette fermeture, totale pour les promeneurs, concerne également depuis le 17 avril et au moins jusqu'au 3 mai, les déplacements légitimes et autorisés à vélo.
Un non-sens pour l'association cycliste Vélorution qui milite depuis des années pour ce mode de déplacement doux, et encore plus à l'heure où le déplacement en bicyclette, sain et sans risque de propagation du virus, se justifie complètement.
Forte de décisions de justice favorables au rétablissement de la circulation cycliste dans d'autre villes (notamment à Toulouse), elle a donc saisi en référé hier le tribunal administratif de Bordeaux contre la fermeture totale de la Voie verte périgourdine. Elle demandait d'aménager le dispositif en rouvrant entre autres des passerelles qui permettent de traverser l'Isle et d'éviter de très longs détours aux vélos.
Réponse rapide du Tribunal Administratif qui a rejeté aujourd'hui cette saisine. Selon le juge, vu les circonstances exceptionnelles qui ont motivé la fermeture, et l'intérêt public du confinement, la condition d'urgence de réouverture n'est pas remplie.
En conséquence, la Voie verte restera fermée aux cyclistes (et aux autres évidemment) au moins jusqu'au 3 mai, fin des vacances de Pâques, sur les parties des communes concernées, et même pour des usages légitimes et autorisés pendant le confinement. Voire plus longtemps, si les maires reconduisent leurs arrêtés.
Vélorution, qui en fait une question de principe (et de bon-sens), souligne néanmoins que si le Tribunal a rejetté la saisine, "il ne s’est cependant pas prononcé sur le fond, à savoir la légalité et la proportionnalité de cette fermeture, dont nous continuons à douter."