Avec l'abandon du plan vélo dans le projet de finances 2025, les collectivités s'inquiètent pour le développement de leur politique en matière de mobilités douces. Mais à Albi, une subvention de 7 millions devrait permettre de développer le réseau des deux roues, pour le plus grand bonheur des cyclistes.
L'abandon du plan vélo dans le projet de finances 2025 inquiète les collectivités pour le développement de leur politique en matière de mobilités douces. Albi dans le Tarn a pu bénéficier d'une alternative.
La route à partager
Dans le centre-ville d'Albi, on pédale beaucoup. Et puis on râle aussi parfois : "Lorsqu'on n'a pas de piste cyclable, on est obligé d'aller sur la route", témoigne cette adepte du deux-roues. "Il faut faire attention aux, trottinettes aux voitures, aux piétons".
Certains le reconnaissent : "Les pistes cyclables se sont beaucoup améliorées depuis un an", comme nous le confie cette jeune femme. Mais il y a toujours un problème : "Le souci, ce sont les pistes cyclables en sens inverse", regrette cette autre habitante. "Ce n’est pas évident parce que les voitures nous frôlent. J’essaye de faire au maximum du vélo mais je trouve que c'est dangereux."
Des aménagements incomplets
Si les avis sont partagés, le constat des Albigeaois se rejoint au moins sur un point : les aménagements urbains pour les vélos sont trop disparates. Yann Stephan traverse la ville quotidiennement et il observe ces discontinuités avec incompréhension.
"Jusqu'ici, il a un excellent aménagement", nous fait remarquer ce membre de l'association Vélocratie. "On le voit là-bas : les cyclistes sont séparés des voitures avec une bordure en béton. Mais ici, je me retrouve tous les matins au milieu de la circulation avec tous les gens qui vont travailler en ville".
Donner plus de place au vélo
En 2022, Albi a pourtant reçu le label "ville à vélo". Rien que cette année, cinq millions d'euros ont déjà été investis pour réaménager l'espace. Encore insuffisant pour les associations qui réclament plus de pistes réservées aux deux-roues.
Budget 2025 : l'abandon du plan vélo est "totalement inacceptable" pour les collectivités territorialeshttps://t.co/NVOWtMY0RW
— franceinfo (@franceinfo) November 6, 2024
"Là, par exemple, on pourrait enlever une rangée de stationnement et la remplacer par une piste vélo", explique Benoit Desquel, le vice-président de l'association Vélocratie. "Le coût financier serait modique mais il faut avoir le courage politique de le faire".
Une subvention de l'Etat
Signal positif, de nouveau aménagements devraient être entamés autour de la ville. Le grand Albigeois va bénéficier d'une importante subvention de l'Etat pour sécuriser son réseau cyclable : "Nous sommes dans les deux agglomérations retenues en Occitanie", se réjouit Yves Chapron, maire de Terssac et vice-président du grand Albigeois, en charge des mobilités douces.
"La volonté de l'agglomération sur ce schéma cyclable", poursuit-il, "c'est d'assurer des pistes cyclables en site propre. C'est ce qui permet aux cyclistes d'être en sécurité". L'aide financière s'élève à 7 millions d'euros. Un coup de pouce pour espérer se remettre en selle.