Femme tuée en Dordogne : "la victime a revêtu un gilet pare-balles et lui a demandé de faire feu sur elle"

La procureure de Périgueux est revenue sur les circonstances dans lesquelles une femme de 47 ans a été tuée par balles vendredi 2 juin. Elle décrit un jeu "marqué par une inconscience manifeste", avec des armes à feu, un gilet pare-balles et une forte consommation d'alcool.

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Ce mardi 6 juin, la procureure de Périgueux Solène Belaouar est revenue sur le drame qui a coûté la vie d'une femme, tuée par balle, vendredi 2 juin, l'occasion d'une conférence de presse.
La victime, âgée de 47 ans se trouvait pour la soirée au domicile d'un homme de 55 ans, résidant à Montpon-Ménestérol, en Dordogne. Une soirée qui réunissait quatre personnes : l'occupant des lieux, un jeune homme de 18 ans, la victime, "que l'occupant des lieux ne connaissait pas", et une connaissance des deux autres hommes, surnommé "le 3e homme" par le parquet, "qui lui non plus ne connaît pas la victime".

Tous consomment de l'alcool à forte dose, et, à l'exception du 3e homme, tous consomment de la cocaïne, et pour certains du cannabis.  

Solène Belaouar, procureure de Périgueux

Conférence de presse du 6 juin 

Un contexte de jeu et d'inconscience 

C'est au cours d'un jeu que le drame est survenu. "La victime a revêtu un gilet pare-balles et a demandé à l'occupant des lieux de faire feu sur elle", précise Solène Belaouar. Ce dernier s'exécute alors à plusieurs reprises avec une arme de poing de calibre 44.  Avant ensuite de s'emparer d'un fusil de chasse de calibre 12, pour faire feu à nouveau. Il est alors situé à moins d'un mètre de la victime. Celle-ci, touchée à l'abdomen, s'écroule, et, selon les témoignages, décède quasi immédiatement.
Les scènes sont filmées par le jeune homme de 18 ans. Les vidéos traduisent que "les faits sont survenus dans un contexte festif, marqué par une inconscience manifeste du risque pris", précise le parquet de Périgueux. "Il n'y a aucun indice en faveur d'une situation de tension ou de contrainte sur la victime. On est vraiment dans un contexte de jeu", insiste la procureure.

Le corps déplacé à l'aide d'une remorque et d'un vélo

Pris de panique devant le corps de la quadragénaire, les participants à la soirée appellent les pompiers et leur indiquent avoir retrouvé une femme sur la voie publique, victime d'un coup de fusil. Mais ils restent flous sur la localisation, ne permettant pas au secours de la retrouver. 
Ce n'est que plus de deux heures plus tard, à 6 h 20 samedi matin, que le corps, non dissimulé, est découvert sur un parking à Meneplest. Entre temps, le jeune homme de 18 ans, qui avait prévenu les secours, est rentré à son domicile et prévenu sa famille, qui a, à son tour, alerté les gendarmes. 

En garde à vue, les trois hommes ont reconnu les faits et présenté spontanément les vidéos. Le fusil, l'arme de poing et le gilet pare-balle seront retrouvés au domicile de l'homme de 55 ans. Les investigations techniques permettront de révéler que la pièce où s'est produit le drame a été nettoyée de toute trace de sang, et que le corps a été déplacé jusqu'au lieu de sa découverte. Des faits reconnus par l'occupant des lieux, qui a expliqué avoir déplacé le corps dans une remorque tractée par son vélo, sa voiturette sans permis n'ayant as démarré.

Des peines encourues de cinq à vingt ans de prison

L'homme est déjà connu de services de justice, notamment pour des faits de conduite sous l'emprise d'alcool.
Employé dans une entreprise girondine, vivant seul, il est décrit par la procureure comme une personne ayant des "problématiques alcooliques", également "consommateur de drogue". 
Il a été mis en examen pour violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner, avec pour circonstance aggravante que les coups ont été donnés avec une arme. Pour ces faits, il encourt vingt ans de réclusion. Il a également été mis en examen pour modification de la scène de crime, un "délit pour lequel on encourt trois ans d'emprisonnement". Il a été placé en détention provisoire.

Le jeune homme de 18 ans, lui aussi consommateur de drogues dures, présente un casier judiciaire vierge. Il est mis en examen du chef de complicité, pour avoir filmé un acte de violence. Il encourt vingt ans de réclusion. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Le 3e homme, âgé de 20 ans, qui vit et travaille en Dordogne, a été mis en examen pour non-empêchement de crime, un délit puni par la loi d'une peine allant jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. Comme les deux autres, il est poursuivi pour modification de la scène de crime. 

La victime était mère de trois enfants, dont deux vivaient à son domicile. Un de ses enfants, adolescent, a été confié aux services de l'aide sociale à l'enfance.

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