"J'étais en confiance, j'attendais énormément de lui." Au procès de Lionel Agullo, une ancienne patiente l'accuse une deuxième fois de viol

Au premier jour du procès aux assises de Lionel Agullo, à Périgueux, ce vendredi 15 novembre, une nouvelle femme, appelée à la barre, a confié avoir, elle aussi, été victime de viol de la part du sexologue et hypnothérapeute. De son côté, l'accusé dément et dit ne pas la connaître.

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Pour Katia, la plaignante, la présence de Lionel Agullo devant la cour d'assises de la Dordogne, ce vendredi 15 novembre, est un véritable soulagement. "Jusqu’au bout, j’ai eu un doute. Je pars du principe, qu'avec cet homme-là, tout ce qui est improbable est possible. Pourquoi pas un malaise avant d’arriver ? Un accident de voiture ?", lâche-t-elle dans un sourire amer.

Il faut dire que l'ouverture du procès a tardé, retardé par les deux années de cavale du sexologue et hypnothérapeute périgourdin en Espagne, poursuivi pour viol sur sa patiente en 2007, et détention d'images pédopornographiques.

Tentative de report

À l'audience, la défense a tenté d'obtenir le report du procès et la remise en liberté de l'accusé, en instillant le doute sur plusieurs pièces du dossier. "Il a contesté être le signataire d'un document de notification des droits de placement en garde à vue, précise son avocat, Me Olivier Ponsot, et on a produit une expertise en écriture qui confirme que cette signature n'est pas de sa main." 

"Une technique de défense comme une autre" pour l'avocate de la plaignante, qui "s'attendait à ce type de conclusion, qui consiste à ne pas passer devant les juges". "C’est fallacieux, glisse Me Nadège Trion. J'espère que la sérénité des débats sera plus fluide par la suite. J’attends avec impatience que l’on entre dans le vif du sujet parce que ma cliente veut connaître précisément la position de Monsieur Agullo sur ce qu’il lui a fait."

À lire aussi : "Un comportement de gourou" : après deux ans de cavale et une arrestation en Espagne, le thérapeute Lionel Agullo jugé aux assises pour viol

Après deux heures de délibération, la demande est finalement rejetée par la cour. Le procès peut enfin démarrer avec, pour ce premier jour, la succession à la barre de plusieurs témoins. Parmi eux, des anciennes patientes de Lionel Agullo, comme Sophie*, qui aurait fréquenté son cabinet pendant deux ans, entre 2000 et 2002.

Une deuxième accusation de viol

Sophie se dit, elle aussi, victime du thérapeute qu'elle accuse de viol. "J'aurais aimé porter plainte pour que ça ait plus de poids, mais j'étais majeure au moment des faits, ça faisait plus de vingt ans, c'était prescrit", confie-t-elle. À la barre, elle se souvient de ses premiers rendez-vous avec Lionel Agullo, un homme "en blouse blanche", "aux multiples casquettes", qui affiche ses nombreux diplômes dans le couloir de son cabinet. "Il avait l'air de savoir tellement de choses, j'étais en confiance." 

En allant le voir, j'étais contente de faire enfin quelque chose pour ma vie. J'attendais énormément de lui, peut-être trop.

Sophie

Témoin

Jusqu'à 15 ans de prison

En novembre 2021, Lionel Agullo alors en fuite, est une première fois condamné en son absence à six ans de prison et à une interdiction d'exercer. Un "premier soulagement" pour Sophie, "même si je trouve que ce n'est pas énorme car, moi, c'est plus de six ans de ma vie qui ont été abimés." 

À l'occasion de ce second procès, la partie civile espère une nouvelle condamnation, à la hauteur des témoignages apportés."On a des témoins crédibles, sincères et mesurés dans leurs propos. Ce n'est pas un complot général contre lui", indique l'avocate de la plaignante, Me Nadège Trion. 

Le témoin qu'on a entendu confirme les mêmes accusations dénoncées par ma cliente. Ce n'est pas un complot !

Maître Nadège Trion

Avocate de la plaignante

"Le témoin qu'on a entendu, cet après-midi, a confirmé les mêmes accusations dénoncées par ma cliente, renchérit-elle. Cela vient à corroborer ce qu'elle dit et ça montre que ce n'est pas une menteuse, et ce n'est pas un complot s'il y a plusieurs victimes".

De son côté, Lionel Agullo dément l'intégralité des faits qui lui sont reprochés et se défend de connaître l'ancienne patiente à la barre. "Il n'a aucun souvenir de cette personne, il est assez surpris", affirme Me Olivier Ponsot. 

Le procès se poursuit jusqu'au 19 novembre. Lionel Agullo encourt jusqu'à quinze ans de prison. 

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