Une petite soupe, ça vous dit ? Avec 30 degrés au thermomètre, les fruits et légumes d'automne n'ont pas la cote. Aux choux, poireaux et potirons, le consommateur préfère continuer sur les tomates, courgettes, voire le melon. Illustration au marché de Saint-Astier, en Dordogne.
Nous sommes conditionnés ! Regarder le calendrier ne suffit pas à nous convaincre que l'automne est arrivé depuis longtemps déjà, alors que le thermomètre caracole dans les 30 degrés. Les terrasses sont pleines, les shorts et tee-shirts sont encore de rigueur, l'été joue les prolongations et la ménagère n'est pas plus prête à dégainer son pot-au-feu que sa soupe aux choux. "On fait encore des plats d'été, des tomates, des ratatouilles, on a le temps de faire tous les plats d'hiver !", confirme ce chaland au marché de Saint-Astier.
Le blues de la citrouille
Panier estival
Réchauffement climatique et changement des mœurs alimentaires, on boude donc les plats d’automne. Melons et courgettes jouent les prolongations, au détriment des choux et des poireaux. Sous les parasols, les potimarrons et butternuts se désolent en regardant partir les courgettes. "Ah non, pas les soupes, il fait trop chaud !", explique cette autre cliente. Comme d'autres, elle aussi veut continuer à se régaler avec les légumes d'été qui trônent sur les étals.
S'adapter à la demande
Les commerçants se plient à la demande. Il s'agit de plaire à l'acheteur, tout en évitant le gaspillage. "Il y en a encore qui demandent des pêches, des nectarines, alors qu'on n'y est plus. Maintenant, on est plus sur l'orange, la clémentine, le raisin et la pomme. Ça a une influence sur les achats des clients, et sur nos achats à nous aussi en tant que revendeur", confirme Marco Hego, vendeur de fruits et légumes. "Des produits comme le brocoli, qui va jaunir très vite avec la chaleur, c'est un produit que j'évite de faire, il n'y a pas énormément de demande non plus, alors qu'à cette période, on devrait en vendre beaucoup plus."
Voir le reportage France 3 Périgords - Florian Rouliès & Bertrand Lasseguette
Situation anormale
L'été qui n'en finit plus fait plaisir, mais il inquiète aussi. Le panier estival d'octobre a un arrière-goût amer. "C'est quand même pénible, parce que ce n'est pas de saison. Et puis on est mal, ça fatigue davantage..." déplore cette dame. "De l'inquiétude, beaucoup d'inquiétude, avoue éprouver cette autre passante, "parce que je ne sais pas où on va, mais ça ne va pas vers le bon, j'en ai peur. Les étés vont devenir torrides, je ne sais pas comment on va pouvoir lutter contre ça !". Les températures de cette fin de semaine resteront estivales en Périgord, avant une chute d'une dizaine de degrés, prévue pour le week-end du 14 octobre.