Les 95 élus du Grand Périgueux ont tranché ce jeudi soir : la ligne aérienne Périgueux-Paris n'est plus. Ils ont souhaité stopper les moteurs du financement public de cette coûteuse liaison au grand dam du maire de Périgueux, Antoine Audi qui voulait maintenir ce lien avec la capitale.
La ligne aérienne Périgueux-Paris était assurée depuis 2008 par Twin Jet.
Avec 5 passagers en moyenne par vol (pour un engin pouvant en accueillir 19), cette liaison quotidienne est largement déficitaire, elle coûte plus d'1 million d'Euro par an aux contribuables.
Pourtant, la ligne aérienne Périgueux-Paris, unique lien direct entre la Dordogne et la capitale.
Philippe Ducène, président du groupe des élus indépendants (il répondait avant le vote):
Cette ligne est un cache-misère. Elle a masqué le développement aéropotuaire qui ne peut se cantonner à une seule ligne régulière où il y a de moins en moins de passagers.
Nous, on pense que c'est une chance pour l'agglomération de s'approprier l'outil (...) et de développer une véritable stratégie aéroportuaire durable.
Un camouflet pour le Maire de Périgueux
Farouche défenseur de la ligne, Antoine Audi, le maire de Périgueux ne comprend pas l'abandon du seul trait d'union rapide vers la capitale.Dans une lettre qu'il avait adressé aux élus il les exhortait à prendre leurs responsabilités face à cette décision qui risquerait d'isoler le territoire périgourdin...
Ce jeudi soir, les élus rassemblés en conseil d'agglomération du Grand Périgueux, ont voté "pour" l'abandon de la liaison (65 votes contre 22).Le renoncement à la ligne, c'est faire de la Dordogne le seul département à plus de 3h de Paris.
Le soutien à la ligne c'est l'expression affirmée de la défense de notre territoire en luttant contre son enclavement.
Alors il faut choisir.
Ou le courage de promouvoir notre schéma de développement touristique en poursuivant ce lien porteur de ressources nouvelles ?
Alors il faut choisir.
Le renoncement serait un signal du repli, le signal de l'abdication, le signal du déclassement.
Un vol coûteux
Ce n'était pas le prix des billets qui permettait de financer cette liaison largement subventionnée par les collectivités.Au total près de 1 300 000 euros de subventions par an dont 750 mille pour le Grand Périgueux.
En alternative, les Périgourdins devront peut-être rejoindre Brive et le vol HOP! d'Air France...