One Voice dénonce des maltraitances dans un élevage de chiens de chasse, la justice refuse de le fermer

En 2019, photos choc à l'appui, l'association de défense animale avait déposé plainte contre Richard Mandral pour qu'il ferme son élevage d'une centaine de chiens de chasse à Azerat, en Dordogne. La justice a confirmé qu'il n'y avait pas lieu de suivre cette demande

C'est un échec pour l'association de défense animale qui avait bataillé contre l'élevage de chiens de chasse de Richard Mandral à Azerat près de Thenon, à l'est de la Dordogne. En mars 2019, l'association One Voice portait plainte auprès du procureur de la République en dénonçant cet élevage d'une centaine de chiens élevés selon elle dans des conditions épouvantables et illégales, certains animaux étant amenés à s'entre-dévorer, affirmait-elle. L'association avait alors diffusé des images-choc de l'élevage.

Contrôles répétés

La dénonciation a eu pour mérite de pointer l'attention sur l'activité du lieu, dans lequel les services vétérinaires de la préfecture ont effectivement relevé des irrégularités. Sans pour autant être aussi sévères que One Voice. Selon elle, le propriétaire avait fait l'objet d'une mise en demeure sous deux mois pour une mise aux normes portant sur la réduction du nombre de chiens et de meilleures conditions d'hébergement, mais rien qui justifie la fermeture de l'endroit, ou le placement des animaux.

Le plus gros des reproches portait en effet sur la quantité de chiens en présence. De contrôles vétérinaires en injonctions, le propriétaire s'est plié aux exigences qui lui ont été rappelées et il a réduit son élevage d'environ 45 chiens pour se mettre aux normes.

Le reportage réalisé à l'époque par notre rédaction :

Déboutée une deuxième fois

Se contentant de cette mise aux normes, le tribunal administratif de Bordeaux avait débouté One Voice. L'association s'est donc retournée vers la cour administrative d'appel qui a examiné la demande le 7 novembre dernier et rendu son verdict ce mardi 28 novembre. Elle confirme que les mesures de contrôle prises par la Préfecture ont été suffisantes et déboute à nouveau l'association. Il faut dire que les dix contrôles effectués par les services vétérinaires depuis 2020 n'ont pas permis de relever de mauvais traitements.

Un distinguo "écœurant" entre chiens de compagnie et chiens de chasse

Pour l'association animaliste, le désaveu est d'autant plus cruel qu'elle avait de nombreux éléments dans son dossier qu'elle supposait suffisamment accablants.

Au bout d'un moment, on ne sait plus quoi montrer, quand on a montré ce qui paraît insoutenable, on ne sait plus quoi faire ni quoi dire pour défendre ces animaux.

Muriel Arnal


Présidente de One Voice

Mais ce qui l'attriste le plus, c'est le manque de considération pour les chiens au motif que ce ne sont "que" des chiens de chasse.

"La loi est plus protectrice pour les chiens et les chats en France que pour les autres animaux", explique Muriel Arnal, la présidente de One Voice, " mais parmi les chiens, il y a ceux qui sont dans les familles et les chiens de chasse. Et ceux-là, on laisse leurs tortionnaires tranquilles !". Depuis, l'éleveur a changé de département, il est désormais en Haute-Vienne. "C'est très fréquent", continue Muriel Arnal, "on retrouve ça quand il y a des problèmes, des personnes qui maltraitent ou qui vendent illégalement des animaux. Et à chaque fois, ce sont des chiens de chasse."

Les Français ont énormément évolué sur la question de la chasse. Ce que j'espère, c'est que les autorités vont évoluer par rapport aux chiens des chasseurs

Muriel Arnal

Présidente de l'association One Voice

Faire cesser l'Omerta

"Ce que j'espère, c'est que cette toute-puissance, cette omerta cesse un jour. On continuera à suivre en espérant qu'il y ait un sursaut un jour, pour l'instant ce n'est pas le cas" conclut, un brin fataliste, la présidente de One VoiceL'association assure qu'elle restera vigilante sur ce dossier et sur quelques autres qu'elle suit sur toute la France, dans le Jura et l'Hérault notamment.

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