L'association "One Voice" a déposé plainte contre un chasseur-éleveur soupçonné de maintenir une centaine de chiens de chasse dans un chenil où ils souffriraient de maltraitance et de malnutrition, au point qu'ils se seraient dévorés entre eux. Ils diffusent une vidéo-choc sur les réseaux sociaux.
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L'association de protection animale One Voice ne mâche pas ses mots et parle de cannibalisme entre chiens. Selon elle, plusieurs personnes auraient relevé des conditions sanitaires "épouvantables et illégales" au sein de ce chenil exploité par un chasseur sur la commune d'Azerat, à l'est de la Dordogne.
Cauchemar en Dordogne pour des chiens "de chasse"! #LaChasseUnProblèmeMortel from One Voice on Vimeo.
Dans ce chenil seraient entassée une centaine de chiens, "certains sont à l'attache dans la boue, d'autres enfermés avec leurs chiots dans des fourgonnettes, d'autres encore séquestrés dans des locaux insalubres, quand ils ne sont pas confinés dans des cages de transport". Des conditions telles que les plus faibles succombent... et se font dévorer par leurs congénères affamés.
Injonction de mise aux normes
L'association diffuse sur les réseaux sociaux la vidéo et les photos du site, ainsi que des ossements qui gisent sur place, dont certains d'après elle seraient ceux d'autres chiens. One Voice a interpellé les autorités et a déposé plainte auprès du tribunal de Périgueux en mars dernier. Depuis, dénonçant l'urgence de la situation, elle demande la saisie conservatoire des animaux.
"Les services de l'État [...] restent mobilisés pour le bien-être animal"
Réponse, par voie de communiqué ce jour de la préfecture de Dordogne. Elle rappelle que le chenil, qui n'est ni un élevage ni un refuge mais une simple meute détenue par un particulier connu de leurs services et qui fait l'objet d'un suivi régulier de la part de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations au titre d'une installation classée pour la protection de l'environnement.
Suite à la plainte de l'association One Voice, une visite des services vétérinaires le 5 juillet dernier aurait permis d'établir que les chiens sont suivis quotidiennement, qu'ils disposent d'eau et de nourriture et qu'ils sont en bonne condition physique.
Néanmoins les abris sont trop exigus, et leur aménagement susceptibles de blesser les chiens. Ces derniers dépassent par ailleurs la quantité autorisée pour un particulier (45). A ce titre, le propriétaire Richard Mandral a donc été mis en demeure de se mettre en conformité dans un délai de 2 mois.
Richard Mandral et la "Dog Connection"
Le nom de Richard Mandral n'est pas inconnu des défenseurs de la cause animale. Établi en Mayenne dans les années 80, il était alors un important fournisseur de chiens pour les laboratoires, à une époque où cette pratique était légale. Il avait été inculpé de recel dans le dossier de la "Dog Connection" en 1988. Un vaste réseau de trafic d'animaux destinés aux expérimentations en laboratoire. Un procès qui avait défrayé la chronique et connu un large impact populaire après que Brigitte Bardot, Dany Saval et Nino Ferrer se soient impliqués dans la défense de ces chiens.? Communiqué de presse - Meute de chiens dans le Terrassonnais pic.twitter.com/8ox3CFvZue
— Préfet de la Dordogne (@Prefet24) September 3, 2019