Une pétition pour sauver Rillette a été lancée début décembre, pour lui éviter l'euthanasie. Depuis, la propriétaire de la laie reçoit du soutien des quatre coins de monde. L'association des commerçants de sa commune organise même une marche blanche, le 11 janvier prochain, pour appeler au maintien de l'animal dans sa famille.
Soutenue par plusieurs associations de défense des animaux, Élodie Cappé ne lâchera pas. C'est ce qu'elle a promis, il y a quelques semaines, pour sauver et garder sa laie, menacée d'euthanasie par les services de l'État, dans sa ferme équine Saint-Clair, située à Chaource (Aube). En soutien, l'association des commerçants de la commune organise une marche blanche, le 11 janvier prochain, à partir de 14 heures, sur la place de la Fontaine.
Voir cette publication sur Instagram
Des soutiens par milliers
Depuis la publication d'une pétition, qui atteint aujourd'hui presque 170 000 signatures, l'histoire de Rillette a touché le cœur de nombreuses personnes à travers la France et le monde. La célèbre actrice et grande défenseuse des animaux, Brigitte Bardot, s'est offusquée de la situation, en publiant un message de soutien sur les réseaux sociaux, le 16 décembre : "Quels sont les monstres qui demandent son euthanasie ? Ça me dégoûte du mot "humain". Ce petit animal a le droit de vivre, c'est même un devoir elle est innocente elle ! L'euthanasie est un crime ! On est gouvernés par des assassins !"
— Brigitte Bardot (@brigitte_bardot) December 16, 2024
Dans un autre registre, un Youtubeur, sous le nom de Monsieur Seby, a même composé une chanson en hommage au sanglier, le 14 décembre.
Recueilli en avril 2023
Pour rappel, Elodie Cappé a recueilli le marcassin en avril 2023, trouvé à l'agonie au milieu de ses poubelles. L'éleveuse a alors entrepris des démarches pour être aux normes, en faisant une déclaration à la préfecture. Mais ce fut un échec, et l'administration la menace, depuis, d'euthanasier l'animal. Élodie s'est pourtant mise en règle en construisant un enclos de 1200 mètres carrés pour loger la laie, et en veillant sur sa santé. "J'ai appelé tous les organismes. Ils se renvoyaient la balle. Ils m'ont dit : plombez-la, ça ne sert à rien. Il fallait lui trouver une place dans un parc, mais personne n'en voulait. Et maintenant, elle est imprégnée de nous".
Actuellement, l'animal vit sans déranger quiconque. "On vit isolé : notre premier voisin est à cinq kilomètres. Elle vit aux écuries avec nous, elle a son panier et dort dans le foin. C'est vraiment comme un chien, elle revient vers nous, mieux que nos propres chiens", assure la propriétaire des lieux.
Une issue encore floue
L'affaire est dans les mains de la justice. "La détention du sanglier, espèce non domestique, est irrégulière. En effet, seuls les animaux ayant une origine connue et licite peuvent prétendre à une autorisation de détention ou à la soumission de dossiers de demande de certificat de capacité et d’autorisation d’ouverture d’établissement. Ainsi, un sanglier directement prélevé dans la nature n’a pas d’origine licite et ne peut pas en disposer", a précisé la procureure de Troyes dans son communiqué, le 17 décembre.
Boris Ravignon, maire divers droite de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, s'est manifesté pour indiquer que sa commune pouvait accueillir Rillette. Il s'était déjà impliqué pour trouver un enclos pour un autre sanglier : Toto, menacé d'euthanasie.
La procureure de Troyes a conclu son communiqué en indiquant que la détentrice du sanglier "est fortement invitée à respecter cette injonction afin d’éviter l’euthanasie de l’animal". "Il sera également tenu compte de cette régularisation dans la réponse pénale qui sera donnée à la procédure", ajoute-t-elle. Le sort de Rillette est encore loin d'être connu.