Trois jours après l'adoption de la loi sur la réforme des retraites, les syndicats appelaient à une nouvelle journée d'action ce jeudi 23 mars. Ils annoncent 110 000 personnes à Bordeaux, 25 000 à Pau, 13 000 à Périgueux et 24 000 à Bayonne. À Bordeaux, quelques incidents ont émaillé la fin de la manifestation.
Ils n'en veulent toujours pas. Lundi 20 mars, après le rejet des deux motions de censures contre le gouvernement, la loi sur la réforme des retraites a été adoptée. Pour autant, la mobilisation ne faiblit pas en Aquitaine, où des centaines de manifestants se sont mobilisés.
21h00. Fin du direct. La manifestation s'est achevée sur des heurts à Pey Berland, des manifestants ont mis le feu à la porte de la mairie de Bordeaux, l'incendie a pu être circonscrit par les pompiers.
16h40. Les affrontements se poursuivent entre manifestants et forces de l'ordre, qui répliquent aux jets de projectiles par des gaz lacrymogènes.
16h00. Les manifestations "sauvages" prennent le pas sur le cortège déclaré, avec des feux de poubelle et des affrontements entre force de l'ordre et quelques manifestants, tout autour de la place de la Victoire. Les CRS bloquent l'accès au cours Pasteur.
Etrange ambiance place de la Victoire. Des dizaines de personnes prennent un verre en terrasse. Tout près de là, sous la porte d'Aquitaine, quelques personnes forment une barricade avec des barrières de chantier et jettent des projectiles sur les forces de l'ordre postées rue Ste-Catherine. Le Mc Do a fermé ses portes par précaution. Une vitre de la façade est fissurée. Une personne met un coup de pied dessus sans la briser.
15h45. La fin du cortège n'a pas pu arriver jusqu'à la Victoire à cause des incidents. Autour de la place, des feux de poubelle. Un gros nuage de gaz lacrymogène pique les yeux des manifestants et des passants. Des débris de verre et de bouteilles cassées jonchent le cours Pasteur.
15h20. La fin de cortège vient de passer devant le tribunal, cour d'Albret, toujours dans le calme.
14h55. D'épaisses fumées noires s'élèvent au-dessus du cours Aristide Briand
14h45. L'intersyndicale annonce 110 000 personnes à Bordeaux et salue une mobilisation "historique". La préfecture, elle, annonce 18 200 manifestants.
14h45. A Bordeaux, malgré l'ampleur de la manifestation, le cortège reste calme. La CGT énergie fait claquer des pétards devant la mairie, dont l'entrée était protégée par des CRS casqués. Ils ont ensuite pris la direction de l'hyper centre.
Vanessa est venue avec son fils Oscar, âgé de 14 ans. Ils ont préparé ensemble le panneau "Occupez vous de la planète et pas de nos retraites".
"Je viens à chaque fois, lui, c'est sa première, explique la jeune femme. Ça ne m'enchantait pas de venir, car j'avais des rendez-vous. Ça ne m'amuse pas d'être là, mais c'est important de montrer qu'on est nombreux. Qu'on ne peut pas continuer comme ça. Ce n'est pas que les retraites, c'est tout ce qui est proposé actuellement qui ne convient plus".
14h00. A Bordeaux, les manifestants affichent leur détermination, à l'image de Jean-Laurent Duprat, délégué régional SNPACM-FO à Bordeaux, la branche FO des ouvriers de l'aviation civile. "On est toujours là, sourit-il après sa septième manifestation. On espère qu'un jour, il nous entendra".
"La loi n'est pas encore promulguée donc on espère toujours qu'en haut, ils se mettent à écouter la rue, les syndicats, les nombreuses personnes contre cette réforme".
13h30 Le cortège bordelais ne cesse de s'allonger. La tête est arrivée à Pey Berland alors d'autres patientent encore allées de Tourny, avec des rangs beaucoup plus denses que les éditions précédentes. Beaucoup de jeunes sont également au rendez-vous.
"On touche toujours les plus pauvres, mais les ceux qui sont dans les plus hautes sphères de l'Etat, on n'y touche pas", déplore un manifestant. "S'il y a de l'argent à prendre, c'est aussi sur les retraites des députés et sénateurs. On peut leur demander de faire un effort également", poursuit-il.
12h00 A Bordeaux, le cortège s'est élancé depuis les allées de Tourny. Mais déjà, les manifestants s'annoncent particulièrement nombreux, et remontés contre le gouvernement et Emmanuel Macron.
Bayonne. Les manifestants sur l'autoroute
11h. A Bayonne au Pays basque, le cortège, extrêmement fourni (24 000 selon les organisateurs, 9 500 selon la police) a pris la direction de l'autoroute A 63, dont l'accès est bloqué par les forces de l'ordre.
Les manifestants subissent des gaz lacrymogène.
Périgueux : "Macron nous fait la guerre"
10h30 Ce jeudi, à Périgueux, des milliers de personnes ont répondu aux syndicats, qui appelaient à une nouvelle journée de mobilisation. Selon FO, les manifestants sont au nombre de 13 000. La préfecture, elle, annonce 5 400 personnes. Les plus gros rassemblements contre la réforme des retraites à Périgueux datent du 31 janvier ou du 7 mars, où, selon les syndicats, plus de 10 000 manifestants s'étaient mobilisés.
Parmi la foule, on trouvait également des lycéens, venus dénoncer, entre autre, le recours au 49.3, le recul de l'âge de départ, mais aussi les charges et interpellations violentes des forces de l'ordre dans les cortèges au son de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".
Pau : "je ne me projette pas dans l'avenir"
10h30 A Pau , la mobilisation est très importante. Ici aussi, c'est l'attitude du président Macron qui est contestée. Selon les syndicats, 25 000 personnes se sont rassemblées sur la place de Verdun, pour ensuite battre le pavé, 16 000 selon la police. Ce qui fait de cette manifestation, la plus importante depuis le début de la mobilisation contre les retraites.
"On est là pour conserver nos acquis, explique Patricia, employée dans la grande distribution. A 64 ans, on est fatigués, beaucoup de seniors le sont, et nos jeunes ne méritent pas de travailler si tard."
Pour cette dernière, le recours au 49.3, suivi du rejet de la motion de censure et de l'interview d'Emmanuel Macron au journal de 13 h, est vécu comme une "trahison". "On a l'impression qu'ils font tout passer au moment où on ne peut pas être derrière les écrans. On était au travail quand il a fait son allocution", regrette-t-elle.
À ses côtés, son époux, Christian. Ancien employé de chez Safran, il est aujourd'hui retraité. " J'ai travaillé toute ma vie depuis l'âge de 16 ans, et je peux vous affirmer que dans la métallurgie, quand vous prenez la retraite à 60 ans, vous êtes usés", souligne-t-il.
Lisa, elle, en est à sa troisième manifestation contre les retraites. " Le président nous prend vraiment pour des quiches. C'est de l'arrogance pure et dure", affirme-t-elle. J'ai 20 ans, je travaille dans la vente depuis que j'ai 18 ans, et aujourd'hui, je ne me projette pas dans l'avenir",