Ils sont partis à huit pour le premier tour, ils ne restent que trois. Antoine Audi, Delphine Labails et Patrick Palem, dans l'ordre d'arrivée au premier tour, sont les trois candidats à se représenter au second tour. Ils ont débattu sur France 3 ce lundi 22 juin. Le suspense est intact.
La préfecture de Dordogne est décidément au cœur d'un combat animé entre les trois candidats encore en lice. Une femme et deux hommes qui donnent leurs derniers arguments électoraux avant le second tour ce dimanche.
Profusion de listes au premier tour, abstention record comme un peu partout par peur du coronavirus, près de 57%, l'entre-deux tours étalé sur trois mois, les règlements de compte personnels, l'arrivée de LREM sur l'échiquier politique de Périgueux et les alliances inattendues. Le feuilleton est complet et les électeurs de Périgueux ont droit à un beau suspense pour la finale entre le maire sortant, en ballotage défavorable, Antoine Audi pour Les Républicains liste "J'aime Périgueux "qui doit affronter Delphine Labails (LUG) Union de la gauche liste " ensemble dessinons Périgueux " et celui qui représente le parti présidentiel qui a créé la surprise dans cette élection : Patrick Palem (LDVC) Divers centre liste " Patrick Palem Périgueux 2020".
Rappel des chiffres du premier tour
Les alliances rebattent les cartes pour le second tour
Entre les trois candidats, il y a toujours un sujet de discussion autour des alliances. Celles qui ont fait beaucoup causer à Périgueux depuis le 15 mars. Notamment la liste de Patrick Palem, soutenue par LREM, et qui a su obtenir le soutien de l'ancien maire socialiste Michel Moyrand, mais " L'ancien maire n'est pas sur la liste. " précise-t-il lors du débat. Il a également réussi à rallier deux anciens adjoints du maire sortant Antoine Audi : "Ce n'est pas un front anti-Audi, c'est un front pour Périgueux". Redonner de l'attractivité à la ville, c'est son credo.
Plus que les alliances, le candidat marcheur veut mettre en avant son image d'entrepreneur et son savoir-faire en matière de gestion " Quand je vois les études préalables... 400 000 euros pour la manufacture gourmande, l'argent que l'on jette par la fenêtre... "
Delphine Labails affiche une grande satisfaction, même si l'ancien maire socialiste a choisi l'adversaire Patrick Palem : " La gauche est rassemblée pour une ville bienveillante pour toutes et tous, autour de huit partis politiques. Peu de villes en France qui peuvent avoir une liste large rassemblement. " Manque des candidats communistes sur la liste, sensibilité politique qui a marqué la Dordogne, et Delphine Labails annonce en plateau " la bonne nouvelle de la semaine ", c'est-à-dire avoir obtenu cet appui. " Le Parti communiste l'a écrit noir sur blanc d'après la candidate : " Il appelle à battre la droite et la République en marche. C'est un beau soutien ".
Le maire sortant Antoine Audi, en difficulté pour le second tour, au vu des chiffres du premier tour, n'a pas fait d'alliance pour le second tour. Il juge les alliances de ses adversaires : "Pour arriver à ce type d'alliance quelle tambouille, quelle cuisine, quel reniement ?"
Il compte sur " L'alliance tissée avec les Périgourdins, depuis six ans. " Sur sa liste, le candidat Les Républicains revendique plusieurs sensibilités et des représentants de la société civile.
L'hémorragie des commerces en centre ville
Revivifier le centre-ville, thème de campagne, comme dans beaucoup de villes préfecture de cette taille. La vie commerciale se passe plus en périphérie de la cité périgourdine qu'en centre-ville, ce dont se plaignent les commerçants. Alors quelle solution ?
La socialiste Delphine Labails plaide toujours pour le stationnement et " la gratuité au service de l'attractivité du centre-ville." Mais le marcheur Patrick Palem s'étonne de cette proposition radicale : "Ça a un coût de ramener les voitures dans le centre-ville, ça n'a pas de sens à l'heure de la transition écologique. On va surtout inciter les gens à aller dans les parkings souterrains."
Antoine Audi n'entend pas ce discours sur la gratuité non plus " Le stationnement est un sujet sérieux. La gratuité à 4 millions d'euros à compenser sur un budget total de la ville à 42 millions, c'est pas 3 francs 20 comme disait ma grand-mère ( .. ) je suis hostile à la gratuité car ce sont des voitures ventouse. Il faut assurer la rotation. " Les parkings relais ont été mis en place, il faut que le report modal se fasse peu à peu, ça va dans le bon sens. " Satisfecit donc du travail accompli pour le maire sortant."
Au cœur de la campagne, redynamiser la ville, mais à quel prix et avec quelle urbanisation ?
Source de débat, le quartier Montaigne, "Mon prédécesseur l'avait imaginé. J'ai repris ce dossier. On le souhait en complémentarité du commerce normal. Il faut le revisiter en accord avec le promoteur le transformer en boîte à outils du développement territorial ( .. ) on peut y trouver de la gourmandise, des producteurs, des services... "
Pour Patrick Palem, le projet devient un peu plus intéressant qu'au départ. " Il y a le projet de rendre de la verdure, végétaliser, planter des arbres tout en périphérie. On est en plein centre de Périgueux, on ne fait pas construire à un architecte un assemblage de bungalows, il faut un véritable architecte. L'ADN de Périgueux, c'est notre patrimoine, ne le détruisons pas par des constructions parasites. "
Delphine Labails relève les péripéties autour de ce projet lancé depuis des années et l'abandon de sa vocation initiale " Nous avons bradé de 40 % le prix de cette dale. Maintenir du stationnement gratuit sur une partie de la dalle. Végétaliser cet espace de manière très réfléchie et aménager des espaces de jeux et de détente. "
Tous les candidats ont à cœur de vivifier la ville, la rendre attractive pour attirer de nouveaux arrivants, enjeu de cette campagne.
Regardez le débat entre les trois candidats avant le second tour, animé par Sébastien Bouwy ( durée 40 minutes )