Le rire, c'est bon pour tout, et c'est surtout bon. Près de Périgueux, on pratique le Yoga du Rire. Ne rigolez pas, c'est très sérieux... et bon pour la santé !
Se fendre la poire, se marrer, se taper une barre, se poiler, se fendre la pipe... Soyons francs : depuis combien de temps ne vous êtes-vous pas franchement dilaté la rate ? On ne parle pas ici de pouffer ou faire risette, mais bel et bien de se bidonner à s'en gondoler les zygomatiques. Trop longtemps ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas les seuls. Car c'est un fait : le français ne se boyaute plus. Enfin, moins.
Le quidam tricolore moyen se déridait une vingtaine de minutes par jour en 1939. Au début des années 80, il ne se lâchait plus que pendant 6 minutes, pour en arriver lamentablement à une maigrelette minute aujourd'hui. À peine une quinzaine d'éclats de rire dans la journée, une misère. Alors que l'enfant qui ne sait pas, lui, que le rire est important, se désopile toujours plus de 300 fois par jour. Mais où sont passés les ris d'antan ?
Pourtant, à l'heure où le système de santé flageole, le rire pourrait bien nous sauver la mise. Antistress (on s'en doutait), il cumule les autres effets bénéfiques. Au club ASPTT de Coulounieix-Chamiers, Julie, prof de yoga du rire, donne des crampes aux abdos et aux zygos de ses élèves, mais c'est pour leur bien. La preuve ci-dessous.
☺Amincissant
C'est le chercheur Maciej Buchowski, chercheur en bionutrition à l'université Vanderbilt dans le Tenessee qui l'affirme très sérieusement : rire 10 à 15 minutes par jour peut vous faire perdre 2 kilos par an. De plus, la rigolade limite le stockage des calories. Le régime en s'amusant.
☺Antidiabétique
Là, c'est un japonais de l'Univeristé de Tsukuba, le professeur Keiko Hayashi qui a trouvé que le rire aidait à contrôler le diabète. Comment ? Par l'effet stimulant sur des fonctions cardiaques, similaire à l'activité physique, et en luttant contre les émotions négatives comme l'anxiété, la peur et la peine. Des émotions connues pour élever les taux de glucose dans le sang.
☺Anti-cholestérol
En Californie, les chercheurs n'y sont pas allé de main-morte. Ils ont infligé un traitement radical à leurs patients victimes d'excès de cholestérol : deux mois de visionnage intensif de films drôle. Au bout des 60 jours, les vingt cobayes avaient dégagé le mauvais cholestérol et gagné 26% de bon cholestérol, un puissant déboucheur de dépôts lipidiques dans les artères.
☺Anti-infarctus
Qui l'eût cru : se dilater la rate, c’est bon pour le cœur ! Un rire régulier de bon aloi peut réduire le risque de maladies cardio-vasculaires tel que l'infarctus... Une analyse des cardiologues de l’Université du Maryland (USA) a établi que sur 150 personnes ayant souffert d’attaques cardiaques ou subi une intervention cardio-vasculaire, 40 % riaient très peu. Une étude corroborée par celle délivrée lors du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie de 2011. Explication : rire dilate non pas la rate, mais l'artère brachiale, augmentant le diamètre artériel exactement comme le ferait un sport régulier ou une prise de statine.
☺Anti-hypertension
Dans le rire, le muscle principal à l'œuvre, c'est le diaphragme, celui qui pompe l'air en faisant le yoyo. Plus il s'agite, plus il fait pénétrer l'air dans les poumons et plus le sang est oxygéné. Et là où il y a de l'oxygène, il y a du plaisir. Au point qu'un bon fou-rire bien mené va vous "vider" littéralement, comme le ferait une bonne séance en salle de sport. Après ça, le cœur retrouve son rythme calmé, tout comme la pression artérielle.
☺Anti-tension
Le fou-rire nerveux n'arrive pas par hasard, il permet de décharger l'excès de tension émotionnelle. Par exemple lorsqu'il vous arrive au pire moment, lorsque personne ne penserait consciemment à rire. Un réflexe de l'organisme et du système nerveux central pour dégager l'excès de tension. Incongru, mais salvateur.
☺Antidouleur
Shooté à la rigolade, c'est possible ! Tout simplement parce que le rire sollicite l'hypophyse et l'hypothalamus. Ces derniers, sous l'effet de la surprise, lâchent un bidon d'endorphine dans le circuit, une sorte d'hormone du plaisir, qui va agir comme analgésique sur les terminaisons nerveuses. On n'ira pas jusqu'à vous recommander de vous contenter d'un fou-rire en cas d'accouchement, mais ça peut aider. Et l'effet est longue durée car plusieurs études ont prouvé une réduction de la douleur jusqu'à une demi-heure après avoir visionné un film humoristique. Un abonnement à une box, une pile neuve dans la zapette, une bonne dose de patience, et vous devriez trouver quelque chose d'adapté à votre mal de dos du moment.
☺Antiplanplan
Une bonne crise de rire équivaudrait à une bonne séance de gymnastique, sans mouiller le t-shirt. Une vingtaine de muscles du visage, du cou, du ventre (et du reste pour les plus démonstratifs) sont à l'œuvre. Le cœur s'accélère, l'abdomen se secoue, du coup, les enzymes et les sucs gastriques aussi, le ventre se réveille, et hop, plus de problème de digestion ni de constipation !
☺Anti-âge
Les glandes surrénales, (deux petits machins logés au-dessus des reins d'où leur nom), profitent aussi du rire. Quand on les chatouille, elles lâchent des catécholamines, hormones anti-anxiété gardiennes du système immunitaire et excellentes pour lutter contre les inflammations articulaires. Au passage, vous stimulez votre dose de sérotonine, le meilleur des somnifère pour vous endormir comme un bébé.
☺Anti-maladie
Une bonne tranche de rigolade, ça fait saliver. Et surtout, ça fait saliver énormément d'immunoglobuline A, une protéine essentielle au système immunitaire. L'effet durerait une douzaine d'heure. Dans l'idéal, au réveil, vous ouvrez les yeux et vous éclatez de rire. Même chose le soir en vous couchant, et vous voilà paré. Un conseil : pensez quand même à expliquer le principe à la personne qui partage votre lit, on en a connu qui se vexaient.
Posologie
À part la possibilité de vexer les grincheux et un risque de fuite urinaire en cas de surdosage, on ne connaît pas d'effet indésirable. Néanmoins, pour ceux qui n'ont jamais pratiqué, on conseille toujours un démarrage en douceur. Le décrochage de mâchoire étant toujours possible pour les grands débutants. Le bon dosage, en usage quotidien, c'est un minimum de trois crises de rire par jour. À renouveler tant que les troubles persistent. À noter enfin que le rire est addictif et contagieux.