Elections départementales : à Bordeaux, Marta Le Nair épinglée pour des propos antisémites, la troisième dans la région

Candidate aux élections départementales et régionales sur la liste du RN, Marta Le Nair est depuis jeudi 3 juin, au cœur d’une polémique après la découverte d’anciennes publications antisémites. Si elle reste candidate, le parti se désolidarise et a suspendu son adhésion.
 

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Epinglée une seule journée après sa présentation aux élections départementales. Marta Le Nair, candidate dans le canton de Bordeaux 5 (La Bastide, Bordeaux-Sud) est accusée d’antisémitisme, après la découverte de publications et commentaires racistes et antisémites sur ses réseaux sociaux, datés de 2015.

"Refus de la banalisation"

C’est l'élu socialiste Matthieu Rouveyre qui a lancé l’alerte. Le directeur de campagne de Jean-Luc Gleyze, le président de région (PS) a posté un tweet jeudi avec des captures d’écrans du compte de la candidate RN. "On est curieux dans l’équipe et nous voulions connaître les profils de nos adversaires. Nous sommes tombés sur ces propos nauséabonds et il nous fallait réagir", explique Matthieu Rouveyre.

Un "refus de la banalisation", selon le directeur de campagne de Jean-Luc Gleyze, mais aussi une volonté "d’éveiller les électeurs sur ce qu’est le Rassemblement National". "Quand on voit les réactions des gens à ce tweet, personne ne semble étonné. On sait que le Rassemblement National veut toiletter son image, mais les penseurs de ce parti restent des personnes racistes et antisémites. La seule solution, c’est de passer par l’instruction et l’éducation. C’était aussi le but de ce tweet", précise Matthieu Rouveyre.

Suspension du parti 

De son côté, le Rassemblement National a rapidement réagi à la controverse, affirmant une position "sans ambiguïté". "Ces propos sont intolérables. Nous avons suspendu la candidate du Rassemblement national en attendant la décision de la commission de discipline", explique Edwige Diaz, la tête de liste du Rassemblement National aux élections départementales et régionales. Selon les derniers sondages, son parti est donné au coude-à-coude avec la liste d'Alain Rousset.

Ils se moquent du monde. Je ne peux pas croire qu’ils aient pu investir des personnes sans vérifier leurs propos sur les réseaux sociaux.

Matthieu Rouveyre, directeur de campagne de Jean-Luc Gleyze (PS)

Une décision qui ne passe pas du côté de ses opposants. "Ils se moquent du monde. Je ne peux pas croire qu’ils aient pu investir des personnes sans vérifier leurs propos sur les réseaux sociaux. Ils ne condamnent pas les personnes racistes, mais celles qui s’expriment publiquement", répond Matthieu Rouveyre.

Edwige Diaz de son côté préfère avancer. "J'ai 207 candidats sur ma liste, c'est pas une personne qui change mon objectif. Nous ne nous laisserons pas déstabiliser", affirme-t-elle.

Trois candidats épinglés

En Nouvelle-Aquitaine, deux autres candidates aux départementales ont été épinglées pour des propos similaires. En Corrèze, Danièle Delavaud a été convoquée par le parti, fin mai, après la découverte de plusieurs publications racistes et xénophobes.

Elle y évoque notamment le fait de "faire sauter" des mosquées ou enjoint encore : "Retour au bled, il fait beau et bon… Le soleil y est plus chaud que chez nous et toutes ces associations à dissoudre… Elles grèvent le budget des communes", selon des captures du compte qui était inaccessible vendredi. Une investiture qui a pu être retirée, le 18 mai, avant les présentations des candidats.

Même situation en Creuse, où Geneviève Veslin, candidate aux départementales, également, s’est vu retirer son investiture, le 20 mai, après la découverte de propos racistes et antisémites, tenus sur ses réseaux sociaux. Damien Demarigny, son colistier reconnaît une erreur. "On a cliqué Facebook et Twitter, comme on le fait pour tous les candidats. J'ai survolé parce qu'il y avait urgence de déposer les listes. Je n'ai rien vu d'extraordinaire si ce n'est qu'elle était un peu complotiste mais ce n'est pas interdit par la loi", a-t-il confié à l'AFP.

Contrairement à ces deux candidatures, les propos de Marta Le Nair ont été découverts après son investiture. Elle reste donc candidate aux élections régionales et départementales, mais sans l’étiquette du Rassemblement National.


 

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