Aujourd'hui, l'autoroute A 20 relie Toulouse à Paris en quelques heures.
Mais juste à côté de l'autoroute, l'ancienne route nationale 20 existe encore.
Cet été, en Limousin, nous avons fait un pas de côté, ralenti un peu et ouvert les yeux pour retrouver ses charmes et ses paysages oubliés.
Pendant des siècles, l'axe qui relie Paris à l'Espagne a été l'une des principales routes du Royaume.
Au XVIII ème siècle, cet itinéraire stratégique fut un des premiers à être jalonné de relais de postes.
En Limousin, beaucoup d'entre eux sont encore présents le long de la route nationale comme à Montmagner.
Au fil des relais de la nationale 20, on peut encore suivre les traces de voyageurs illustres.
En 1814 l'un d'eux rentrait à Rome après avoir été emprisonné à Fontainebleau par Napoléon : c'était le Pape Pie VII. Il s'arrêta dans presque toutes les auberges de la région, comme celle de Morterolles-sur-Semme.
Après la guerre, ce ruban de bitume est devenu l'une des grandes routes des vacances des Français.
Entre deux bouchons, juilletistes et aoutiens n'hésitaient alors pas à s'arrêter dans un champ ou à l'ombre d'un bosquet.
Quand l'autoroute est entrée en service, les vacanciers ont peu à peu déserté la nationale 20 et ses petits villages.
Pour ne pas être totalement déserté par les touristes de passage, Bessines-sur-Gartempe a été le premier village à obtenir le label "village étape".
D'autres localités auront plus de mal à surmonter les effets de l'arrêt soudain du flot de véhicules.