Une étude prouve que certains fongicides sont dangereux pour la santé humaine

Des chercheurs de l'Inserm, l'INRA et du CNRS ont publié ce jeudi 7 novembre 2019 une étude démontrant que les fongicides SDHI, très utilisés dans l'agriculture et notamment dans les vergers, ainsi que sur les terrains de sport, sont nocifs pour des espèces animales... et pour l'homme.

L'étude engagée depuis un an-et-demi par une dizaine de chercheurs de l'INRA, l'Inserm et du CNRS vient faire l'objet d'une publication dans la revue américaine PLOS One.
Cette étude concerne les SDHI, une famille de fongicides très utilisés dans l’agriculture depuis plus de 30 ans, mais aussi sur les terrains de sport (terrains de football ou golfs), pour lutter contre la prolifération de certains champignons et autres moisissures.

Elle démontre que ces substances ne font pas que tuer les champignons, mais qu’elles sont aussi toxiques pour les abeilles, les vers de terre… et l’homme. Avec des risques médicaux importants, puisque l’exposition à ces fongicides augmente le risque de maladies neurologiques comme Alzheimer ou Parkinson, mais aussi l’apparition de certains cancers du rein ou du système digestif.
 

Une alerte sanitaire ?


Pour les chercheurs, il y a un vrai danger pour les agriculteurs qui utilisent ces produits sans connaître leur niveau de toxicité, mais aussi pour les personnes exposées aux alentours. Ils estiment qu'il est urgent d'interdire ce produit dont les ventes ont explosé.

Mais cette étude menées par d'éminents chercheurs d'organismes d'Etat se heurte à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire), qui pour sa part écarte l’hypothèse d’un risque pour la santé humaine et l’environnement et n’envisage pas d’interdire ces produits.
 

Ces produits sont-ils beaucoup utilisés en Limousin ?


En agriculture, ils sont surtout utilisés pour les cultures céréalières et dans les vignes – ce qui ne concerne pas spécifiquement le Limousin. 
Mais ils sont aussi très répandus chez les pomiculteurs, et pour les productions de fraises et de pommes de terre.

Ces fongicides sont aussi utlisés sur certains terrains de sport.
La loi Labbé, depuis le 1er janvier 2017, interdit aux collectivités locales l’usage des pesticides. Mais les terrains de sport fermés, de même que les cimetières, font partie des exceptions.
Certaines communes contactées, comme Couzeix et Panazol, ont assuré ne pas - ou ne plus - utiliser ce type de produits pour le traitement de  leur terrain de football depuis déjà plusieurs années.
Mais des acteurs locaux de la lutte anti-pesticides assurent que certaines communes y ont encore recours, notamment dans les golfs, dont les greens sont confrontés aux problématiques de champignons et de moisissures.
Potentiellement, le grand public y est donc exposé.

 
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