Suite à une décision du gouvernement, les rayons culture des Fnac et des supermarchés ont fermé ce samedi 31 octobre. Une façon de "rétablir une certaine équité" envers les librairies indépendantes. Mais ces dernières encaissent de plein fouet cette fermeture forcée à cause du confinement.
À la place du présentoir des livres, un tissu noir et une pancarte. "Ce rayon est indisponible à la vente". À la Fnac de Bordeaux, plus un seul livre n'est disponible à la vente sur place.
"Retrouver une place digne de ce nom"
En effet, dans un souci d'équité, le gouvernement a décidé que les Fnac et supermarchés français ne pourront pas vendre de livres à partir de ce samedi 31 octobre. Une mesure censée soulager les librairies indépendantes. Pourtant, à la Machine à Lire, le ton n'est pas au soulagement :"Ça rétablit une justice par rapport aux librairies, mais pour nous c'est pas du tout le fond du problème. [...] Nous on appelle à une volonté politique qui permette à la culture de retrouver une place digne de ce nom."
Hélène Des Ligneris demande donc au gouvernement de changer d'avis concernant la fermeture imposée aux librairies : "ce sont les lieux les plus habilités à faire du conseil, de l'accueil, écouter, suggérer."
Beaucoup ont tiré des leçons du premier confinement, et ont donc mis en place un système de commande en ligne. Malgré tout, il sera impossible de rattraper le chiffre d'affaire déjà perdu selon Cécile Bory, gérante de la librairie Georges :
"On a très vite réagit en proposant du click and collect pour être toujours présents auprès de nos clients et maintenir le lien, mais rien ne vaut l'ouverture de la librairie."
25% de chiffre d'affaires à Noël
D'autant qu'en cette période de fin d'année, un autre problème se pose aussi : l'approche de Noël et des cadeaux. En témoigne l'importance des derniers mois de l'année pour les libraires. Si Cécile Bory n'ouvre pas en décembre, elle aura perdu 275 000 euros de chiffre d'affaires en seulement deux mois, soit 25% de son chiffre annuel."Le livre reste le cadeau n°1 en France. Pour nous c'est une période extrêmement importante et ça ne pouvait pas tomber plus mal."