Bassin d'Arcachon : comment protéger le Banc d'Arguin, qui reçoit jusqu'à 1000 plaisanciers par jour en été ?

Ensemble d'îlots sableux à l'entrée du Bassin d'Arcachon, le Banc d'Arguin est une réserve protégée qui abrite de nombreux oiseaux, ainsi que toute une flore et faune adaptée à ce milieu. Mais durant l'été, les touristes y affluent : jusqu'à 1000 par jour. 

La réserve naturelle du Banc d'Arguin a été créée par un décret en 1972, comme le rappelle sur son site la SEPANSO, fédération des associations de protection de la nature en Aquitaine, chargée de la gestion du site de plus de 4 000 hectares.

L'objectif de ce classement ? Protéger un espace majeur pour l'avifaune, c'est-à-dire les oiseaux, dont une multitude d'espèces fréquentent le Banc d'Arguin, que ce soit comme site de nidification, d'escale pendant la migration ou d'hivernage. 


Carte : où se situe le Banc d'Arguin ? 
 

Une protection contestée 


Depuis 2017, la zone de protection a été étendue, non sans que cela ne suscite le mécontentement d'une partie des plaisanciers, qui ont manifesté à plusieurs reprises. 
 
En 2018, c'est le bateau de la Sepanso qui a coulé, l'association a porté plainte, soupçonnant un acte au caractère intentionnel. 

 

Quelle réglementation ? 

 
En tant que réserve naturelle, le site du Banc d'Arguin est soumis à une réglementation spécifique. Sur son site, la Sepanso rappelle la liste des interdictions, établies par le décret de 2017  
  • L'accès à l'intérieur des zones signalées par un balisage spécifique : des piquets, du cordage, des pancartes ou des bouées.
  • le débarquement des chiens
  • la chasse
  • le dérangement des animaux
  • la destruction, la cueillette des végétaux
  • le camping, le bivouac, le dépôt d'ordures
  • le nettoyage et le carénage des bateaux
  • les activités commerciales et publicitaires
  • le survol à moins de 300 m (notamment par les drones, les cerfs-volants, les ailes aéromotrices)
  • Le stationnement des navires du coucher au lever du soleil
  • Les manifestations et réunions organisées sur les terres émergées
  • L'installation de mobilier ou d'équipements
De plus, la vitesse et le stationnement diurne des navires sont réglementés, tout comme la pêche et la chasse sous-marine. 
 

Gardes et bénévoles mobilisés contre les infractions 



Durant l'été, le site reçoit jusqu'à un millier de visiteurs chaque jour, qui y accostent en bateau. Des plaisanciers qui ne sont pas toujours respectueux des règles, ou qui ne les connaissent pas.
 

Les gardes de la réserve, aidés par une équipe de bénévoles, patrouillent quotidiennement pour repérer les éventuelles infractions. "On va faire attention à la pêche à pied, à l'entrée dans les zones de protection intégrale, le cœur de la réserve, au débarquement de chiens qui pourraient déranger les oiseaux qui nidifient sur le site", énumère Céline, qui scrute la zone depuis une embarcation. 

Sur le sable, Manuel, qui fait partie des bénévoles, va à la rencontre des plaisanciers. "Au-delà de la sensibilisation et du rappel de la réglementation, je peux vraiment parler avec les gens, c'est assez spontané souvent" apprécie-t-il. 

"Je découvre le sujet, je n'avais pas pris conscience qu'en France on pouvait avoir des oiseaux qui venaient d'aussi loin pour migrer", confirme Victor, un touriste qui observe les goélands à la jumelle. "On essaie, avec la famille, de faire attention aux déchets, de respecter les délimitations, tout au long des côtes". 

En 2018, la Sepanso avait recensé 2274 infractions aux règles de protection du Banc d'Arguin, soit trois fois plus que les années précédant l'entrée en vigueur du nouveau décret. 
 

→ Reportage : Réserve naturelle protégée, le Banc d'Arguin reçoit jusqu'à 1000 visiteurs par jour durant l'été 
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