Bassin d’Arcachon : exercice submersion grandeur nature

La préfecture a organisé ce mardi 28 septembre un exercice de grande ampleur sur le risque de submersion marine. Beaucoup d’acteur locaux ont été mis à contribution. Objectif : être réactif en cas d’événement de cette nature.

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Jetée emportée, routes et maisons inondées, arbres arrachés, poteaux électriques au sol, tout a été envisagé, y compris le confinement des écoles et le point presse avec les médias. C'est un exercice impressionnant qui a été notamment réalisé avec les services de la préfecture, le centre hospitalier d’Arès, Enedis, les élus, et la population locale. Il s’agit autant de sensibiliser la population aux risques de submersion que de repérer les faiblesses de l’organisation à mettre en place en cas de submersion marine.

Plan de gestion sanitaire

« Depuis ce matin nous surveillons avec les cartes qui nous sont envoyées par Météo France l’évolution de l’eau (…) », explique Bernard Judé de Lacombe le directeur de l’hôpital privé d’Ares.

« A 11h30 nous avons été avertis par la municipalité de la coupure de courant due à des arbres tombés qui ont abîmé le transformateur. Nos groupes électrogènes se sont mis automatiquement en route et nous avons donc pris la décision de convoquer la cellule de crise qui s’est réunie pour prendre les premières mesures. Dans ces premières mesures, c’est bien entendu de terminer les interventions chirurgicales en cours mais d’arrêter ensuite le programme opératoire. Nous pensons que si la tempête s’intensifie nous aurons des problèmes plus importants d’inondation des locaux qui nous amèneront probablement à transférer des patients du service des urgences situé au RDC dans les étages et notamment à l’unité de chirurgie ambulatoire que nous aurons arrêtée pour héberger les patients ». Ces structures sont en lien avec le CHU de Bordeaux pour envisager un éventuel renfort et l’envoi de victimes sur la capitale girondine.

On y est préparés mais ces exercices nous permettent d’être bien certains des procédures que nous avons depuis longtemps écrites. Un exercice de cette ampleur, cela n’est pas fréquent parce que c’est compliqué à organiser.

le directeur de l'hôpital d'Arès.

Dans l’urgence, la réactivité se fait en plusieurs étapes. « Il faut penser avant tout à isoler de l’eau les patients mais aussi le matériel parce qu’à l’heure actuelle sans matériel, on ne peut rien faire », explique le directeur de l’hôpital d’Arès.
Il y a beaucoup de problématiques qui se posent : l’approvisionnement en pharmacie, l’approvisionnement en eau potable, les problèmes du bloc opératoire, du secours électrique par les groupes électrogènes. Tout cela doit fonctionner. Nous avons déjà fait des stocks d’eau potable dans les étages. Car l’eau potable risque d’être coupée ou de ne pas garantir les conditions de salubrité ».

En début d’après-midi, un homme simulant une détresse respiratoire a été pris en charge à Claouey par le SDIS. Dans ce genre d’épisode météorologique, les secours doivent prendre en charge des blessés en plus des évacuations sanitaires habituelles. C’est la raison pour laquelle le Samu et les pompiers ont participé à cet exercice. Ils étaient en lien avec différentes structures médicales comme l’hôpital d’Arès et le Pôle de santé d’Arcachon.

« Une simulation totalement improvisée »

« J’ai voulu une simulation totalement improvisée », annonce le maire d'Arès, Xavier Daney. « Je n’ai prévenu aucune de mes équipes pour voir là où on pêchait. Je préfère pêcher aujourd’hui lors d’un exercice que lors d’une réalité. Donc on y va.On joue le jeu à fond avec les établissements scolaires, de santé et de voirie. C’est un exercice utile sur le bassin. On n’en a jamais eu à cette échelle-là. Il va montrer toutes les défaillances que l’on peut avoir ».
Et justement, cet exercice ce matin a révélé certaines faiblesses notamment en termes d’accueil. "On a une problématique aujourd’hui avec l’établissement de santé où effectivement je ne sais pas aujourd’hui vers où reloger les patients s'il y en a la nécessité. J’ai demandé aux EHPAD s’ils n’ont pas de lits disponibles ».

La « réserve communale », qu’est-ce que c’est ?

Lors de différents exercices, comme l’homme qui a prétendu être en détresse respiratoire,  c’est ce qu’on appelle la réserve communale qui a été mise à contribution. « Je n’avais pas mis jusqu’à ce jour une réserve communale de sécurité justement en attendant cet exercice qui était programmé depuis plus de 6 mois », explique le maire d'Arès.

Le but était de voir quelle est l’utilité d’une réserve et comment nous allons pouvoir agir efficacement.

Xavier Daney, maire d'Arès

Les membres de la réserve communale sont des hommes et des femmes qui aident les agents municipaux en participants  au soutien et à l’assistance des populations en cas de crise. Leur engagement prend la forme d’un contrat conclu avec la mairie. Il n’y a pas de critère particulier de recrutement, de condition d’âge ou d’aptitude physique. En revanche il faut suivre des séances de formation ou des exercices comme celui organisé aujourd’hui sur le bassin. Si vous aussi vous voulez faire partie de la réserve communale de la sécurité civile, vous pouvez tout simplement adresser un courrier une demande d’intégration au maire de votre commune. Pour plus d’informations, cliquez ici

« Des risques de plus en plus récurrents »

« Je crois que le risque de tempête et de submersion marine seront deux risques de plus en plus récurrents sur notre presqu’île avec l’évolution climatique qui vraisemblablement va générer ces phénomènes tempétueux », explique Thibault de Gonneville, le maire divers droite de Lège-Cap-Ferret. « Alors il faut s’entraîner et se prémunir contre ce genre de risques. Si on veut protéger notre population et notre territoire la meilleure des choses est de faire ce type d’exercice". Les passages de tempêtes sont en effet réguliers dans la région en général et sur le bassin d’Arcachon qui n’avait pas été épargné lors du passage de Klaus et Xynthia en 2009 et 2010.

Déviations routières et évacuation de la population

Les premiers exercices de la matinée ont consisté à identifier les routes inondées, à les fermer et à mettre en place des déviations. A Lège-Cap-Ferret, la route du Truc Vert a donc été fermée à la circulation tout comme celle du VVF et de Jane de Boy à Claouey. Des barrières ont ainsi été mises en place pour détourner les voitures. Des informations ont été apportées aux personnes résidant au camping du Truc Vert. Enfin, un exercice d’évacuation d’une maison à Claouey a été réalisé, simulant la prise en charge de quatre personnes dont le domicile avait été inondé.
 

Les équipes d’Enedis et de RTE étaient sur place pour coordonner la remise en état des routes. Cette partie des exercices était donc visible de la population. Contrairement à l’activation de plusieurs salles de crise où étaient notamment représentés la préfecture de la Gironde, la sous-préfecture d’Arcachon, mais aussi des représentants de la police et de la gendarmerie. Le centre opérationnel avait été installé à la sous-préfecture d’Arcachon.  

Les élèves de l’école Jules Ferry, et de l’école Coulin à Andernos ont été particulièrement mis à contribution puisque cet après-midi, ils se sont eux aussi prêtés à un exercice de confinement puis d’évacuation.

Cet exercice a permis « de tester le plan d’organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) en cas d’événement de cette nature, et de vérifier la procédure d’alerte, l’articulation entre les différents acteurs et la gestion de crise au niveau communal », indique la préfecture.

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