Le bassin d’Arcachon se prépare à un week-end mouvementé avec des coefficients de marées allant jusqu’à 117 annoncés, couplés à des conditions météorologiques défavorables. À Lège-Cap-Ferret, la commune se prépare pour limiter les dégâts.
Des sacs de sable, comme rempart aux submersions. Depuis plusieurs jours, la commune de Lège-Cap-Ferret déploie ses armes pour lutter contre les grandes marées annoncées jusqu’à lundi. Ce 11 mars, il devrait atteindre 117. Des coefficients importants qui s’ajoutent aux sols saturés par les pluies diluviennes de ces dernières semaines. “On était très inquiets, mais les prévisions de tempête sont moins catastrophiques que prévu", précise Philippe de Gonneville, le maire de la commune.
On reste vigilants, mais la crainte n’est pas aussi importante qu’il y a quelques jours.
Philippe de Gonnevillemaire de Lège-Cap-Ferret
Villages ostréicoles
Mélange de professionnels ostréicoles, de pêcheurs et d’habitants, les villages situés à l’intérieur du bassin d’Arcachon, sont au cœur des mesures de prévention. “En règle générale, ce sont les premières victimes des submersions marines. Il y a aussi les riverains qui, lors de conditions extrêmes, peuvent retrouver de l’eau dans leur jardin, au pire, dans leur maison”, explique le maire de Lège-Cap-Ferret.
Des merlons, ces sacs de sables, ont été disposés sur les zones à risque de ces villages, tout comme des batardeaux, des barrières anti inondations, pour contenir les submersions. Des sacs de sables ont également été distribués aux habitants susceptibles de subir des inondations.
En parallèle, les perrés, ces murs de soutènement en front de mer, ont également été consolidés, notamment au village de l'Herbe où ils s’étaient détériorés. “On travaillera ensuite à leur réfection, après l’épisode”, indique la mairie de Lège Cap-Ferret. Des big bags de sable ont par ailleurs été installés pour dévier certains courants.
Mobilisés tout le week-end
Face aux débordements des eaux pluviales, constatés à l’automne dernier, la mairie a également, conjointement avec le Siba, analysé tous les clapets d’eau qui permettent de rejeter les eaux. “Ces clapets évitent notamment que les habitations qui ne sont pas en première ligne soient inondées”, explique Philippe de Gonneville.
Sur la façade océane, la mairie a interdit depuis le 4 mars l’accès aux plages allant de la Pointe jusqu’à celle de l'Horizon. L’érosion a en effet rendu dangereux à la fois les accès et la présence d’individus sur le sable. Des équipes seront mobilisées pour vérifier le respect de l’interdiction. “Depuis une semaine, on fait de la sensibilisation, on rappelle que la vigilance est de mise lors de ces événements climatiques”, ajoute la mairie.
On réajustera en fonction des prévisions.
Philippe de Gonnevillemaire de Lège-Cap-Ferret
Agir avant et rester mobilisés pendant le week-end. “Deux heures avant les grandes marées, les services vont passer dans les secteurs à risque pour vérifier qu’il n’y a pas d’ajustement de dernière minute à réaliser”, précise la mairie. Elle s’appuie sur les bulletins météorologiques actualisés toutes les 24 h. "Des chargeurs sont déjà prépositionnés pour intervenir au plus vite pour reconstruire les merlons notamment”, précise la mairie. Jusqu’à lundi, des équipes composées d'élus, réserves communales et services techniques sont maintenus en alerte pour agir au plus vite.
Changements sur le long terme
Entre océan et bassin, la presqu’ile est habituée aux risques de submersion et d’inondation. “On a le sentiment que ça s’accélère, qu’il y a une succession d'événements climatiques qui irritent nos populations et jette une forme de désarroi”, confie Philippe de Gonneville.
Si les mesures d’urgence sont déjà mises en place, la commune sait qu’elle doit se préparer sur le long terme, habitants comme élus. “Comme les Japonais avec le risque sismique, il faut que notre population connaisse et apprivoise les risques de la presqu’île, que ce soit la submersion, les feux de forêt ou encore l’érosion”, explique le maire de la commune.
Comme pour le risque feu de forêt, un grand plan de prévention des risques sera lancé au printemps. Depuis plusieurs mois, un élu est en effet dédié aux risques majeurs de la presqu’île. “On va essayer de travailler sur les dispositifs pour continuer à vivre sur notre presqu'île, tout en maîtrisant mieux ses évolutions”, concède Philippe de Gonneville.
On ne peut pas dresser une forteresse tout le long de la presqu'île, tout comme on ne pourra pas éviter l'élévation des océans.
Philippe de Gonnevillemaire de Lège-Cap-Ferret
Des commissions rassemblant élus, ONF, pompiers, riverains ou encore instances de l’état se tiendront d’ici à quelques mois pour déterminer les mesures. “Il va falloir réfléchir aux manières de s’adapter, notamment en matière d’urbanisme”, explique le maire de la commune.
Moins de terrains constructibles, redéfinitions des zones, un nouveau plan de prévention des risques littoral, en lien avec le PLU de la commune devrait ainsi voir le jour, en 2026.