En déplacement à Arès en Gironde, l’ancien Président de la République s’est exprimé sur la promulgation cette nuit de la loi relative à la réforme des retraites. « Ce sera difficile de rétablir le dialogue social », a-t-il affirmé.
Au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel de valider partiellement le texte et alors que la loi a été promulguée aussitôt la nuit dernière, les réactions politiques affluent en ce samedi 15 avril. François Hollande, en déplacement à Arès (Gironde) pour un hommage rendu à Jean Zay, est, lui aussi, revenu sur cette semaine décisive politiquement.
" Le conseil constitutionnel a dit le droit, c’était son rôle ", a rappelé François Hollande. " Il ne pouvait pas dire le juste. Cela, c'était finalement au parlement (dans des conditions que l’on sait), au gouvernement et au Président de la République de le dire. Et c’est peut-être parce que, justement, il n’y a pas l’idée que la justice soit au rendez-vous qu’il y a ces contestations qui demeurent ".
Alors fallait-il promulguer aussi rapidement la loi ? "Le Président de la République avait quinze jours pour le faire", a-t-il rappelé.
"Il a voulu aller le plus vite possible privant ainsi le dialogue social d’une autre possibilité puisque les syndicats avaient été invités à rencontrer le président de la République ".
François Hollande
Ce samedi, de nombreux représentants syndicaux ont en effet réagit à cette promulgation qu'ils jugent trop rapide. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT a pointé "une décision totalement honteuse". Pour la CFDT, Laurent Berger a, lui aussi, dénoncé le "mépris renvoyé aux travailleurs". "La sagesse démocratique exigeait de ne pas promulguer et de renouer le dialogue", a-t-il affirmé.
Un avis partagé par François Hollande aujourd’hui. "Je pense que dans le contexte que l’on sait et la promulgation, ce sera difficile de rétablir le dialogue social", a-t-il poursuivi. "Je souhaite qu’il puisse y avoir dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, un retour vers ce qui est la forme de la démocratie sociale, c'est-à-dire la reconnaissance des syndicats et des partenaires. (…)".
Il ne pouvait pas faire autrement que de promulguer après il pouvait prendre des initiatives. Visiblement il n’y en aura pas.
François Hollande
Alors que l’intersyndicale prévoit une "journée exceptionnelle de mobilisation" le 1er mai prochain. D’ici là, Emmanuel Macron s’exprimera à 20h ce lundi 17 avril, a annoncé l’Élysée.
Article rédigé à partir du reportage réalisé par Jean-Claude Lacoste et Juliette Bisiaux.