Une quarantaine de nageurs sauveteurs CRS, qui devaient assurer la surveillance des plages de Gironde, ont été remobilisés en raison des violences urbaines qui touchent de nombreuses villes depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par balle par un policier à Nanterre. Conséquences pour l'heure, les zones de baignade sont restreintes dans les communes du littoral comme à Lège-Cap Ferret et Lacanau.
Très dangereux de se baigner dans l'océan ce dimanche 2 juillet. Surtout pas assez de nageurs sauveteurs pour surveiller les plages.
Plage horaire réduite
Sur ordre du ministre de l’Intérieur, au nom de la lutte contre les violences urbaines, les CRS qui étaient arrivés sur le littoral vendredi 30 juin pour y passer l'été, ont été rappelés dans les quartiers visés par des heurts et des dégradations. Levée du dispositif de surveillance des plages jusqu'à nouvel ordre.
Ce départ est synonyme de galère pour les communes du littoral qui attendent la vague estivale des touristes. Sans ces CRS, la ville de Lège-Cap Ferret a été contrainte de réorganiser la surveillance de ses plages océanes, le Truc vert, le Grand Crohot et la plage Horizon, et de hisser le drapeau rouge dès hier. "Depuis hier, nous fonctionnons en mode dégradé à cause du déficit de huit CRS. Il nous reste 36 MNS civils pour assurer la surveillance des zones de baignade. Du coup, les horaires ont été modifiés : la surveillance estivale normale est de 11 heures à 19 heures, elle est désormais de 12 heures à 18 h 30, et nous hissons le drapeau rouge en dehors de ces horaires", détaille Philippe de Gonneville, le maire de Lège-Cap Ferret. En fait, nous sommes à nouveau sur les mêmes horaires qu'en juin et septembre, pas le choix."
Le drapeau rouge signifie interdiction de se baigner dans le secteur surveillé qui fait 500 mètres. Pour les prochaines semaines, c'est l'inconnu. "Nous devons trouver des civils supplémentaires. Sinon, on fonctionnera en mode dégradé cet été, peut-être que nous serons obligés de fermer des zones de baignade sur certaines plages, ou bien, il faudra réduire aussi la longueur de la zone surveillée. Cela dépendra surtout des conditions météo et si la mer est calme ou bien agitée avec de la houle à plus de deux mètres", poursuit le maire.
La question se pose déjà pour l'an prochain avec les JO 2024, les CRS vont probablement être réquisitionnés à nouveau, c'est en tout cas la crainte de Philippe de Gonneville qui a déjà contacté le ministère de l'Intérieur à ce sujet : "Nous voulons conserver les CRS, d'abord parce que ce sont d'excellents sauveteurs avec l'expérience de la surveillance des plages girondines et landaises particulièrement dangereuses avec les baïnes, et très fréquentées l'été."
Et, puis, ils ont des pouvoirs de police que n'ont pas les MNS, et c'est important sur les plages.
Philippe de Gonneville - Maire de Lége-Cap Ferret en GirondeFrance 3 Aquitaine rédaction web
Lège-Cap Ferret accueille en juillet et août entre 120 000 et 150 000 touristes. Il y a plus d'un million de visiteurs au Grand Crohot, l'une des plages côté océan, sur l'année.
Pas de surveillance ce dimanche à Lacanau
Même problème plus au nord du littoral girondin. La ville de Lacanau a également perdu ses CRS habituellement en poste l'été. Ce dimanche 2 juillet, la municipalité a diffusé un message sur Facebook afin de prévenir les baigneurs. "Risque maximal, courants de baïne dimanche 2 et lundi 3 juillet. Chaque année, des nageurs sont emportés et se noient. Ces courants sont particulièrement forts et peuvent facilement vous entraîner vers le large. Pour votre sécurité, pas de zone surveillée = pas de baignade".
En Gironde, ils sont 42 policiers à être ainsi détachés dans le département pour occuper les 8 postes de secours des plages de Soulac, Grayan-et-l’Hôpital, Le Porge, Lacanau, La Teste-de-Buch, Lège-Cap Ferret, Carcans et Hourtin, jusqu’au 31 août. Un système mixte qui mêle CRS et civils.