Ces pesticides sont intedits depuis 1972. Des résidus ont été retrouvés cet été dans des courgettes produites sur l'agglomération bordelaise. Les élus écologistes demandent un plan d'urgence pour une agriculture durable.
La dieldrine, c'est son nom, est un pesticide ultra toxique et visiblement très résistant. Elle est interdite dans l'agriculture depuis 1972, mais elle a continué d'être utilisée pour le détermitage jusqu'en 1992, date de son interdiction dans tous les domaines. Le produit est biodégradable mais le processus est très long, la preuve.
Cet été, des traces de ce produit ont été retrouvées dans des courgettes issues d'une parcelle dans une zone maraîchère de l'agglomération bordelaise. Pour les élus écologistes, qui rappellent que "les taux détectés ne constituent pas de danger immédiat pour les consommateurs", la trace de ces pesticides constitue une véritable préoccupation environnementale".
"Les pesticides d'hier on les retrouve aujourd'hui. Ça veut dire que les pesticides d'aujourd'hui on va les retrouver demain. Donc nous ce que nous demandons au Préfet et aux services de l'Etat c'est un plan d'urgence de conversion de notre agriculture pour aller vers une agriculture durable", explique Gerard Chausset, Président du groupe des élus écologistes de Bordeaux Métropole.
Ce sont les services de la Direction départementale des protections des populations qui ont détecté le présence de cette molécule et qui ont diligenté des analyses des sols des parcelles. En accord avec les producteurs, des contrôles ont été organisés.
"Le contrôle systématique fait par les producteurs veut s'assurer qu'il n'y a vraiment aucun produit mis sur les marchés portant cette molécule. Et de toutes les façons l'administration va contrôler une fois que c'est mis sur le marché, comme elle le fait actuellement mais de manière renforcée sur tout le secteur", tient à rassurer Philippe Abbadie de la Chambre d'agriculture de Gironde.
Les élus écologistes demandent eux, que des études soient réalisées pour déterminer les sources de cette pollution pour préserver le milieu naturel.
Le plan d'action proposé par l'Etat
Une réunion s'est tenue le 20 janvier dernier. Son but était de présenter aux exploitants les résultats des investigations menées et le plan d'action proposé par l'Etat pour "garantir la mise sur le marché de l"gumes conformes à la réglementation". Ce plan repose sur trois actions :• la mise en culture de végétaux adaptés en tenant compte, parcelle par parcelle, du taux mesuré en chlordane et dieldrine. Il préconise de privilégier les végétaux les moins accumulateurs lorsque les taux dans le sol sont les plus élevés, en évitant notamment la culture de cucurbitacées sur les parcelles concernées ;
• la mise en œuvre d’un plan de surveillance renforcé des végétaux produits dans la zone maraîchère des Jalles qui permettra de confirmer l’innocuité des légumes racines produits dans la zone ;
• le contrôle systématique des végétaux les plus accumulateurs, notamment les cucurbitacées, lorsque leur culture ne peut être déplacée sur d’autres parcelles. Seuls les végétaux répondant aux garanties réglementaires, donc attendues par le consom-mateur, seront autorisés à être commercialisés. Cette situation concerne 12 exploitations.
Voyez le reportage de Catherine Bouvet et Marc Lasbarrères :