Deux jours après la diffusion de vidéos choquantes, tournées par l'association L214 dans l'abattoir de Bazas, la préfecture de la Gironde communique sur les conclusions de l'inspection qu'elle a ordonnée. L'activité de l'abattoir sera maintenue, mais des mesures correctives doivent être apportées "dans les plus brefs délais".
Ils vont devoir revoir leur copie. Si l'abattoir de Bazas va pouvoir maintenir son activité, il va en revanche devoir procéder à des aménagements et corriger des "déficiences sur la protection animale".
Pas d'anomalie majeure
Dès le 26 juillet, et la diffusion de vidéos tournées par des membres de l'association L214 au sein de l'abattoir de Bazas, la préfecture avait annoncé avoir ordonné une inspection. Ce 28 juillet, elle a livré les conclusions de la Direction départementale de la protection des populations, qui a travaillé avec un vétérinaire expert. "Cette inspection n'a pas conduit à relever d'anomalie majeure justifiant une suspension d'activité. Néanmoins, des déficiences sur la protection animale ont été constatées et vont être notifiées au responsable de l'abattoir afin qu'elles fassent l'objet de mesures correctives dans les plus brefs délais", annonce la préfecture.
Mettre en œuvre une procédure sur l'étourdissement
À l'aide de leurs images tournées au mois d'avril et diffusées ce 26 juillet, L214 avait demandé la fermeture de l'entreprise et dénoncé des pratiques "entraînant des souffrances extrêmes pour les animaux". "Coups d’aiguillon dans l’anus ou dans les yeux, étourdissements ratés, animaux suspendus et saignés encore conscients", détaillait l'association.
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Le rapport de l'inspection préconise, lui, de veiller à la maîtrise de l'amenée des agneaux et moutons vers le poste d'abattage, ainsi qu'au strict respect de l'interdiction des porcelets de moins de 40 kilos.
L’abattoir doit mettre en oeuvre de façon systématique une procédure formalisée pour enregistrer d'éventuels défauts d'immobilisation des animaux lors de l'étourdissement.
Préfecture de la GirondeCommuniqué du 28 juillet 2023
L'association de défense des animaux pointait du doigt la situation de l'abattoir, en rappelant qu'il avait déjà été épinglé en 2016 pour un manquement aux règles. "Les contrôles officiels sont organisés en conformité avec la réglementation", rétorque de son côté la préfecture de la Gironde, qui précise qu'au cours des dernières semaines, des mesures correctives ont déjà été mises en œuvre par l'abatteur.
Contactée après la diffusion des images de L214, Nicole Coustet, la présidente de la communauté de communes du Bazadais, qui assure l'intérim de l'abattoir, avait dit qu'ils allaient "prendre compte de ce qu'ils venaient de voir", tout en regrettant une tentative de "coup de grâce" à cette activité.