L214: "Nous demandons la fermeture immédiate de l'abattoir de Bazas"

L'association animaliste L214 dénonce une nouvelle fois les cruautés et les mauvaises pratiques dans le traitement des animaux dans les abattoirs. Cette fois-ci, ce sont ceux de Bazas, qui sont dans l'œil de leur viseur. Les militants ont manifesté jeudi 27 juillet devant la préfecture de la Gironde.

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À l'appui d'images qu'ils jugent "très choquantes", les membres de l'association de défense des animaux demandent la fermeture de l'abattoir emblématique Girondin. 

Violations graves de la règlementation

Pour formuler cette demande de fermeture administrative, l'association s'appuie sur des images tournées au mois d'avril. Celles-ci "montrent des pratiques et des installations qui sont en violation grave de la règlementation, entraînant des souffrances extrêmes pour les animaux".

L'association appuie cette demande par le fait que ces lacunes et manquements aux règles aient déjà été "identifiés par les services vétérinaires officiels du département en 2016"

Concrètement, "des conditions de souffrances extrêmes pour les animaux (vaches, taureaux, veaux, agneaux, porcelets,...) : coups d’aiguillon dans l’anus ou dans les yeux, étourdissements ratés, animaux suspendus et saignés encore conscients" détaille l'association.

Dans un souci de protéger les âmes sensibles, nous avons préféré ne pas diffuser directement les vidéos qui témoignent de ces mauvais traitements. Celles-ci sont à retrouver sur YouTube, sur Vimeo, et directement sur le site de l'association L214.

Les abattoirs communaux dans une sale passe

Depuis des années, les abattoirs de Bazas sont dans une situation économique extrêmement fragile, les mettant en sursis. En cause, notamment, la hausse du prix de la viande et l'ouverture d'un abattoir à Bègles en 2019, qui avait imposé une nouvelle concurrence. Une situation de difficulté telle que la chambre d'agriculture avait nommé un responsable à sa tête. Jean-Luc Allègre, chargé de mission, est aujourd'hui en arrêt maladie, nous apprend-il par message téléphonique. 

De ce fait, entre-temps, c'est Nicole Coustet, la Présidente de la communauté de commune du Bazadais qui assure l'intérim des abattoirs pour l'instant. 

Un coup de grâce ? 

Lorsque nous la contactons, elle est sur place, nous entendons une vache meugler derrière. Nicole Coustet est totalement dépitée. Elle reconnait assez rapidement certains manquements "Bien sûr qu'i y a des mesures inappropriées et notamment sur le porc (coup de poing dans le museau)".

"Nous sommes en restructuration depuis 2022. Aujourd'hui, on travaille avec l'État et les choses avançaient plutôt positivement."

Cette vidéo a pour but de mettre un coup de grâce à cet abattoir.

Nicole Coustet, Présidente de la Communauté de communes du Bazadais

Elle nous indique ne pas comprendre que l'on ne tienne pas compte de la centaine d'emplois induits par l'activité de ces abattoirs, ni des 16 salariés aujourd'hui très inquiets. L'abattoir "a été reconnu d'utilité publique et nous avons des éleveurs qui dépendent des abattoirs."

"Bien sûr qu'on va tenir compte de ce qu'on vient de voir" dit-elle d'un ton entendu, avant de reprendre, mais je vous le dis, on est pleine restructuration."

Ce matin, elle a déposé plainte contre L214 pour violation de propriété privée. 

L'état mis en cause 

L214 annonce déposer un recours en responsabilité contre l'État pour "manquement à sa mission de contrôle."

Devant le laxisme récurrent des services vétérinaires, nous demandons que soit mis en place un droit de visite inopiné des parlementaires dans les abattoirs, et demande au Préfet de Gironde un audit complet des abattoirs sous sa responsabilité.

L214

Communiqué de presse du 26 juillet 2023

Afin de pouvoir évoquer ce dossier, l'association annonce se rendre demain à la Préfecture dans le but de solliciter une entrevue avec le préfet. 

Dans un communiqué, La préfecture annonce ce soir avoir demandé une enquête contradictoire.  "L'association L214 a diffusé une vidéo mettant en cause le fonctionnement de l'abattoir de Bazas et les
contrôles effectués par les services de l'État (DDPP)". "Le préfet ordonné une nouvelle inspection complète de l'abattoir. Celle-ci va être réalisée sans délai et
les constatations donneront lieu aux mesures correctives nécessaires."

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