Colère des agriculteurs : "un abattoir qui ferme, c'est un peu de souveraineté qu'on perd", le président de la FNSEA s'est rendu à Blancafort

Ce 18 novembre, Arnaud Rousseau, le Président de la FNSEA est venu à l'abattoir de Blancafort dans le Cher, qui doit fermer au printemps 2025. C'est toute une filière agricole qui serait affectée.

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Si Arnaud Rousseau s'est rendu ce lundi 18 novembre à Blancafort, c'est parce que la fermeture annoncée de son abattoir est l'illustration même des problèmes que rencontre la filière et les raisons de la colère.

Une nouvelle vague de protestation débute, les agriculteurs sont vent debout contre le Mercosur, ce traité de libre-échange entre l'Union européenne et cinq pays d'Amérique latine qui permettrait notamment l'importation de dizaines de milliers de tonnes de volailles.

116 salariés sur le carreau

C'est donc tout un symbole pour le leader de la FNSEA qui a choisi pour ce premier jour de contestation de se rendre dans notre région. "Je pense que c'est important d'être sur le terrain et de montrer ce qu'il se passe dans le pays. C'est important que les responsables nationaux soient sur le terrain au plus près de la réalité des problèmes. Quand on a un outil industriel qui ferme, c'est un véritable questionnement pour les producteurs et leur avenir".

Arnaud Rousseau a d'abord commencé sa visite en proposant aux représentants syndicaux agricoles locaux un huis clos aux alentours de midi. Il y a été question de la fermeture de l'abattoir de Blancafort programmée au printemps prochain. Ce sont 116 salariés menacés de perdre leurs emplois, mais aussi toute une filière de céréalier et d'éleveurs qui en seront impactés. "Un abattoir qui ferme, c'est un peu de souveraineté que l'on perd", appuie Arnaud Rousseau.

Mercosur : le traité de trop

Il a ensuite tenu une réunion ouverte à tous les agriculteurs pour parler du brûlant dossier du Mercosur. "C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est une véritable distorsion de concurrence", ont clamé les agriculteurs présents à cette réunion.

À ce sujet, le Président de la FNSEA questionne : "Est-ce qu'on peut importer une alimentation qui correspond à des standards interdits en Europe ? Interdit parce que nous avons une des agricultures les plus durables au monde et qu'un certain nombre de matières actives ont été interdites pour protéger le consommateur, pour nous protéger collectivement ? Et je ne cible pas uniquement le Brésil, ça concerne aussi les sujets ukrainiens et autres".

Arnaud Rousseau a également réagi à la menace de Bruno Retailleau le ministre de l'Intérieur exprimé sur RTL en ces mots : "s’il y a un blocage durable, ce sera tolérance zéro".

Le ministre de l'Intérieur qui a reçu Arnaud Rousseau a fixé trois limites : "pas d’atteinte aux biens, pas d’atteinte aux personnes, pas d’enkystement, pas de blocage durable, autrement nous n’hésiterons pas à mobiliser les forces mobiles". Des mises en garde qui n'empêchent pas le mouvement de se mobiliser dès ce lundi 18 novembre.

"Une volonté de dire le ras-le-bol"

"Nous avons une explication dans son bureau où je lui ai dit quel était le niveau de tension du monde agricole", raconte le président du syndicat agricole. "Quand vous avez été sur le terrain en janvier et février avec des manifestations dans le respect des biens et les personnes et que près de 9 mois après vous avez le sentiment d'avoir été pris à la légère…"

Ça crée beaucoup de frustrations chez un certain nombre de nos collègues, soit du désespoir, soit l’envie d’en découdre. La FNSEA et les jeunes agriculteurs ont répété que nous ne souhaitions pas d’atteintes aux biens et aux personnes.

Enfin, estime-t-il, le monde agricole n'a jamais été "aussi tendu, avec une telle volonté de dire son ras-le-bol". Et la responsabilité de Bruno Retailleau d'apporter des réponses n'a jamais été aussi palpable.

À Blancafort, la visite et le soutien de la FNSEA c'est aussi l'espoir de mettre en lumière cette fermeture annoncée de l'abattoir et de, peut-être, trouver un repreneur.

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