L'effondrement d'un viaduc à Gênes en Italie a fait plusieurs dizaines de morts hier, mardi 14 août. Le pont d'Aquitaine de Bordeaux, suspendu lui aussi, a été construit la même année, en 1967. Faut-il s'inquiéter ?
Comment un pont comme le viaduc de Polcevera a-t-il pu s'effondrer ? C'est la question que tout le monde se pose aujourd'hui. Surtout en prenant en compte les similarités apparentes entre cette structure et le pont d'Aquitaine : construits la même année, en 1967, les derniers contrôles exhaustifs des deux ponts ont été effectués il y a deux ans.Le pont qui relie Bordeaux et Lormont voit passer près de 100 000 véhicules chaque jour, soit dix fois plus que prévu lors de sa construction il y a 50 ans. Il existe alors un risque de fatigue des joints de chaussée, comme l'expliquait en octobre 2017 Didier Caudoux, directeur adjoint d'exploitation de la Direction interdépartementale des Routes Atlantique dans l'extrait ci-dessous :
Des câbles sensibles mais remplacés
Il ne faut pas trop s'inquiéter cependant : les normes françaises de construction et d'entretien des ponts sont parmi les plus strictes du monde, et le pont d'Aquitaine ne fait pas exception. Ses câbles, soumis à la corrosion, ont été entièrement remplacés entre 2000 et 2005, et il fait l'objet de travaux d'entretien réguliers."Bien sûr, le point sensible sur le pont d'Aquitaine, c'est le câble, explique Michel Virlogeux, ingénieur et concepteur de ponts, "c'est d'ailleurs pour ça qu'on l'a changé, le câble !"
L'expert en matière de ponts suspendus a travaillé notamment sur la conception des ponts de Chaban-Delmas et Millau. Dans l'interview ci-dessous, il souligne la solidité du pont aquitain :
De travaux nécessaires
Les travaux d'entretien engendrent des fermetures fréquentes, environ 19 jours par an. Un petit prix à payer pour la sécurité des usagers du pont emblématique de Bordeaux.
Christophe Courtin, commercial à Bordeaux, relativisait lors de la fermeture du pont en juin dernier : "Dès que le pont est fermé, on assiste à un engouement, c'est une galère annoncée... maintenant, si c'est une bonne chose pour l'entretien du pont, il faut aussi savoir concilier."
Voir le reportage expliquant les enjeux des travaux sur le pont d'Aquitaine ci-dessous :