Deux ans après le décès de 43 personnes dans l'accident de Puisseguin, l'enquête se poursuit. Selon un rapport du BEA-TT cité par Le Parisien-Aujourd'hui en France, le réservoir auxiliaire du camion n'était "pas homologué".
C'était il y a déjà plus de deux ans, le 23 octobre 2015. Près de Puisseguin, en Gironde, un poids-lourd entrait en collision avec un autocar, provoquant un violent incendie. Les flammes se sont rapidement propagées et l'accident est devenu meurtrier. Bilan : 43 morts et 8 blessés.
La Gironde est longtemps restée marquée par l'accident de Puisseguin. Plus de deux ans après les faits, l'enquête se poursuit pour en déterminer les causes. Ce mardi, Le Parisien-Aujourd'hui en France révèle les détails d'un rapport du BEA-TT, le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre. Les enquêteurs pointeraient du doigt un second réservoir de gazole, installé à l'arrière de la cabine du camion. Selon lui, "ni le réservoir, ni a fortiori son installation au dos de la cabine du tracteur routier n'étaient homologués au moment de l'accident".
Une conclusion qui rejoint celle de la Section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux, qui en 2016 déjà affirmaient qu'après le choc, c'est bien le déchirement "d'un réservoir auxiliaire situé à l'arrière de la cabine du camion qui a provoqué l'incendie à l'origine du drame".
"Pour le BEA-TT, même si l'ajout de ce réservoir 375 litres ne constitue pas une transformation notable du véhicule, l'installateur du réservoir aurait dû s'assurer auprès du constructeur du camion ou auprès d'un laboratoire reconnu que le véhicule modifié restait conforme à la règlementation", résume Le Parisien.
La réglementation pour les autocars insuffisante
Les enquêteurs sont formels : "compte tenu du pouvoir calorifique de ce carburant et de la quantité mise en jeu, l'incendie s'est propagé très vite à l'autocar, faisant fondre et enflammant son habillage intérieur. L'incendie est très rapidement devenu incontrôlable".
Par ailleurs, selon Le Parisien, le rapport révèle que la réglementation à suivre en cas de feu des matériaux composant un autocar est "bien moins exigeante que celle concernant les avions, les bateaux ou les trains". Selon les enquêteurs, "la réglementation ne spécifie aucune exigence en matière de toxicité des fumées dégagées par la combustion des matériaux".
Le Parisien rapporte que le BEA-TT formule cinq recommandations pour éviter de nouveaux de drames et "la principale concerne la résistance au feu des matériaux utilisés dans la construction des autocars", en réclamant de "nouvelles exigences en matière de toxicité des gaz dégagés par la combustion de ces matériaux".
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