Ce 11 juin, devant les Assises de la Gironde comparaîtra Aurélie Coulon, accusée d'avoir tué d'un coup de carabine sa fille Manon âgée de 9 ans. C'était en mars 2015, au bord d'une route à Barsac. Le procès avait été reporté une première fois en raison de son état psychologique.
La mère, âgée de 36 ans, avait été retrouvée, à l'époque, en état de choc et tenant des propos incohérents.
Elle avait été immédiatement internée dans une unité psychiatrique après son interpellation sur les lieux du crime, au bord d'une route à Barsac en Gironde.
Elle n'avait pu être mise en examen que deux mois plus tard, sans avoir livré aux enquêteurs de version convaincante du drame.
La jeune femme n'a toutefois pas été déclarée irresponsable au moment des faits et, bien que souffrant à l'époque d'une très forte addiction aux stupéfiants - particulièrement au cannabis qu'elle fumait comme du tabac -, elle n'était pas sous l'influence de drogue ou d'alcool.
Entre détention provisoire et soins psychiatriques, Aurélie Coulon devra donc répondre de l'infanticide sur sa fille Manon, et d'une tentative de meurtre d'un automobiliste qui passait par là.
Ecoutez le rappel des faits par Elise Galand.
Selon les dires de l'accusée, tout a été déclenché par des "traces de sang" découvertes dans la culotte de sa fille. Une vision qui aurait soudainement renvoyé la mère à un épisode ancien de sa propre vie, totalement occulté jusqu'alors: un viol infligé par son père, accusation formellement démentie par ce dernier comme par son ex-épouse.
Tuer le père
La jeune femme décide alors de partir tuer son père, qui réside à Villenave-d'Ornon, près de Bordeaux. Le 9 mars 2015, à 5h30, elle se saisit d'une carabine qui lui appartient, et quitte en voiture son domicile de Saint-Michel-de-Castelnau, dans le sud de la Gironde, pour aller se venger. Et emmène sa fille avec elle...Aurélie Coulon roule à vive allure pendant une heure lorsqu'une panne d'essence l'immobilise à la sortie du village de Barsac. Sa fille est vraisemblablement endormie dans la voiture. Elle sort et dit avoir cherché à stopper les quelques voitures qui passent à cette heure matinale pour se faire emmener jusqu'à Villenave-d'Ornon, en ouvrant le feu sur celles qui refusent de s'arrêter.
Selon ses dires, elle se retourne à un moment vers sa voiture quand un coup part accidentellement, la balle atteignant l'enfant à l'abdomen. Une version contredite par l'autopsie et l'expertise ballistique mais que la mère a maintenue tout au long de l'instruction.
Elle dira aussi avoir voulu se suicider mais qu'elle n'avait plus de cartouche, alors que les gendarmes ont saisi une arme chargée. Puis elle a affirmé ne pas avoir réussi à retourner la carabine contre elle, car ses bras étaient trop courts...
C'est alors qu'un automobiliste, infirmier de profession, s'arrête et parvient à désarmer la femme, en état de "grand désarroi" sur le bord de la route. Tandis qu'il tente en vain de secourir l'enfant, la mère s'enfuit à pied à travers les vignes.
Elle sera vite rattrapée par les gendarmes qui la trouve "en état de folie", tenant des propos "vraiment incohérents".