500 litres de gazoil sont consommés chaque jour pour les besoins d'un seul paquebot de croisière fluviale. Ils sont six amarrés à l'année dans le port de la Lune. Cette pollution, dénoncée par les élus écologistes, devrait être atténuée avec l'arrivée prochaine de bornes électriques sur les quais.
Trois millions d'euros seront investis par Enedis et Bordeaux Métropole. Ils permettront d'équiper quatre pontons. Les premières bornes seront en place en mai, les autres seront installées en période d'hivernage 2018/2019."On pourra couper les moteurs, il n'y aura plus le bruit et on espère que ça nous coûtera moins cher" nous confie Jean-Marc Portebois, le responsable navigation de CroisiEurope Sud-Ouest.
Les bateaux abritent le personnel toute l'année et pas d'autre moyen que le fioul pour les alimenter en électricité. "On devrait économiser 200 à 250 euros par jour" avec des bornes électriques évalue Jean-Marc Portebois.
Sans compter la réduction de la pollution dans l'air. Pierre Hurmic, le conseiller municipal EELV, qui dénonce ces rejets néfastes, souhaite que la Métropole aille plus loin.
Le réseau posé par Enedis ne permettra pas d'alimenter les immenses paquebots qui séjournent chaque printemps et chaque été à Bordeaux. Il demande qu'on leur impose la mise en place de systèmes de nettoyage des fumées. "Ce sont des filtres qui sont à l'intérieur des cheminées et qui permettent de diminuer jusqu'à 90% les oxydes d'azote, de souffre, le CO2, les particules fines" explique t-il, "c'est assez efficace, ce serait bien que la ville de Bordeaux soit pionnière".
L'an dernier 49 paquebots, transportant des milliers de passagers et membres d'équipage, ont fait escale en plein centre-ville. Ils seront au moins aussi nombreux en 2018. Leurs rejets dans l'air au quotidien sont bien supérieurs aux 500 litres d'un bateau fluvial d'une centaine de places...
Regardez le reportage de Jean-François Géa et Marc Lasbarrère :