Le chanteur Bernard Lavilliers sera à Blanquefort samedi 21 avril à l'occasion d'une journée en soutien aux 910 salariés du site Ford de Blanquefort. Le constructeur américain a annoncé qu'il se désengageait en 2019.
"J'y vais pour l'émotion, l'analyse je la connais, la formule du repreneur aussi... " Bernard Lavilliers ne va pas à Blanquefort pour faire un acte politique.De l'énergie, ils en ont : ils ne veulent pas se laisser faire. Alors les Blanquefortais ont décidé de "donner de la voix" comme on peut le lire sur leurs affiches. Et quelle voix ! Bernard Lavilliers a répondu à l'invitation pour soutenir les salariés, les habitants, les élus dans leur combat.C'est du respect, de la bienveillance, de l'énergie aussi.
J'ai été contacté par un groupe de gens dont Poutou que je ne connais pas du tout. Ce n'est pas la première fois, quand je peux, je le fais, ça me touche.
Le monde ouvrier, Bernard Lavilliers, le Stéphanois, connait. Il y a travaillé. Et pour avoir croisé sur sa route de nombreuses usines qui fermaient, il analyse aussi l'ampleur des dégâts.
"Il y a les dégâts collatéraux, 910 salariés chez Ford mais ça fait vivre peut-être 3000 personnes. Ça fait mourrir les villes..."
Chanter pour ne pas les oublier
Alors il a posé la question au sein de son équipe de musiciens. "Qui vient ?" 3 musiciens l'acccompagnent bénévolement. Et les voilà attendus à Blanquefort à 19 heures samedi pour ouvrir la soirée à laquelle participent d'autres artistes, mobilisés pour les salariés.
"Ce qu'ils craignent c'est que personne n'investisse plus, le coup du repreneur ne marche pas... un peu de fumée, la multinationale gagne du temps. C'est une façon très particulière de faire, très anonyme. L'Etat est chargé de calmer le jeu... J'ai tellement eu l'occasion de chanter dans des usines occupées, y en a où la reprise, ça marche, mais pas dans la majorité des cas. "
Les histoires de repreneurs d'usine, il en connait. D'ailleurs, dans son dernier album, une chanson " Fer et Défaire" raconte à sa façon celle de "Monsieur Mittal", où il évoque les hauts-fournaux lorrains et les conflits sociaux...
Et le jour où il n'y a plus d'ouvriers... Bernard Lavilliers ne veut pas de ce monde où les robots remplacent les hommes. "Ça n'a pas de sens."
"Le monde merveilleux d'Emmanuel Macron n'est pas advenu... La fin d'un monde ? En attendant, on continue de délocaliser... Trump, ça doit faire parti du choix de Ford."
Donal Trump, qui appelle les entreprises américaines à préférer faire tourner les usines sur le sol américain.
Alors pour encourager les salariés de Blanquefort, Bernard Lavilliers vient pour offrir de la musique "car c'est ce qu'ils attendent, de la poésie aussi" avec les artistes présents. Passer un bon moment, donner aussi de l'énergie car quand les premiers temps de mobilisation et d'action sont passés, il y a parfois du découragement. Alors passer une soirée comme celle-ci et s'en souvenir dans les moments difficiles, c'est aussi tout le but des artistes qui seront présents samedi 21 avril.
Dès 14 heures : conférences.
A partir de 19 h, salle Fongravey ( 600 places ) Bernard Lavilliers devrait chanter une demi-heure, puis Didier Super, musicien et humoriste, les groupes HK, Buscavida et Herein. Les billets ont tous été écoulés.