À Bordeaux, le bilan des soldes est en demi-teinte. Entre absence des touristes et décalage de la période, de nombreux commerçants accusent une baisse de leur chiffre d’affaire.
Clap de fin pour les soldes d’été, débutée le 15 juillet dernier. Les commerçants dressent un bilan morose de cette période, pourtant très attendue, après deux mois d’inactivité.
"Ce qu'on en attendait, c'est-à-dire pas un très grand cru, synthétise Christian Baulme, le président de la Ronde des Quartiers, qui regroupe quelque 1.300 commerces de Bordeaux. Mais cela fait longtemps qu'il n'y a plus de grand cru dans les soldes".
Pour les commerçants bordelais, les ventes privées affectent depuis de nombreuses années cette période cruciale.
► Retrouvez le reportage de Sandrine Valéro et Jean-Michel Litvine
Écouler les stocks
Décalées de trois semaines, les soldes retrouvaient leur fonction première : vider les stocks, accumulés pendant la saison. “C’est une bonne chose. En décalant, on a pu vendre nos produits avec des marges suffisantes. Si l’on avait dû commencer avec les dates habituelles, les marges auraient été moindres. Cela aurait été ingérable”, assure Cyril Leclerc, gérant de West Coast Riders.Cette année, l’objectif des soldes était particulièrement important : après deux mois sans activité, les commerçants bordelais espéraient refaire leur trésorerie. Un espoir terni, en ce dernier jour des soldes. “Personnellement, j'ai perdu 32% de mon chiffre d'affaire et c'est aussi le cas des commerçants autour de moi qui ont perdu 30% en moyenne”, assure Cyril Leclerc.
Mais si la mesure a été saluée par de nombreux commerçants, d’autres soulignent son inefficacité. “Les soldes sont arrivées trop tard. Les gens étaient déjà partis en vacances et ils ont fait leurs achats sur Internet”, explique Sophie Creyssac, gérante de la Parfumerie Bordelaise.
Autour d’elle, de nombreux commerçants se retrouvent avec des collections sur les bras, “d’autant plus que nous n’aurons pas de braderie pour écouler ces stocks”, souligne la gérante de la Parfumerie bordelaise.
Baisse du pouvoir d’achat
Rue Sainte-Catherine, les touristes se faisaient rares ce mardi 11 août. En cause, la crise sanitaire qui a poussé de nombreux vacanciers étrangers à annuler leur voyage. “Cette année, on constate une grosse désaffection. Les Français sont présents, mais leur consommation n’est pas la même”, regrette Sophie Creyssac, gérante de la Parfumerie bordelaise.Les Français aussi ont été affectés par la crise sanitaire : à cause d’une réduction de leur pouvoir d’achat, ils ont moins mis la main au porte-monnaie. “Les touristes français sont un peu présents, mais avec la chaleur et la Covid-19, leur pouvoir d’achat est moindre”, regrette Cyrie Leclerc, gérant de West Coast Riders.
Et la baisse du pouvoir d’achat n’est pas le seul frein lié à la Covid-19. “Le port du masque, le lavage des mains obligatoires à l’entrée des magasins démotivent également certaines personnes”, ajoute Sophie Creyssac.
Enfin, selon les commerçants du centre-ville, l’impact des Gilets Jaunes, qui manifestent encore chaque samedi a également eu raison de certains acheteurs. “Ils bloquaient les tramways et ont fait peur aux gens qui ne voulaient pas se retrouver au milieu”, explique Cyril Leclerc. Une situation difficile qui inquiète les commerçants bordelais. Ils attendent désormais la rentrée pour retrouver leur clientèle.