Black Friday. "Scène de crime d'évasion fiscale" : Attac dénonce les pratiques d'Amazon avec des actions symboliques

Depuis jeudi soir en Gironde, l'association altermondialiste Attac appose des autocollants et banderoles sur les bornes de retrait de colis d'Amazon. Une action symbolique destinée à dénoncer les pratiques fiscales et environnementales du géant de l'e-commerce, au moment où le Black Friday bat son plein.

L'action est annoncée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. C'est la troisième année qu'elle a lieu en Gironde mais comme les fois précédentes, elle recouvre une part de surprise. 

À l'occasion du Black Friday, l'association altermondialiste Attac placarde des autocollants "hors service", des banderoles "scène de crime d'évasion fiscale" et des avis de recherche "Wanted", sur des bornes de retrait de colis d'Amazon, dans le département. 

Avant même le coup d'envoi officiel de l'évènement commercial, les activistes du comité local d'Attac ont pris pour cible deux casiers du géant de l'e-commerce à Bordeaux, dans la soirée de jeudi. L'un est situé à l'intérieur de la galerie commerciale Saint-Christoly, près de l'Hôtel de ville. L'autre se trouve à proximité de la gare Saint-Jean. 

Une action symbolique

L'action n'a pas vocation à détériorer les casiers, assure l'organisation. Elle se veut symbolique. "C'est un moyen de matérialiser, à des endroits où c’est visible, notre opposition à Amazon et au modèle qu'il représente", explique Camille, coprésidente d'Attac 33, qui préfère ne pas donner son vrai prénom et préserver son anonymat.

L'organisation entend ainsi dénoncer les pratiques fiscales de l'entreprise américaine. "Grâce à des montages internationaux, elle optimise la localisation de ses profits pour ne pas payer d’impôts là où elle réalise ses activités", déplore la responsable local du mouvement altermondialiste.

Si on laisse des entreprises ne pas payer leurs impôts en France, on accepte de détruire les services publics, car ce sont les impôts qui les financent

Camille (prénom d'emprunt)

co-présidente d'Attac 33

"On veut saper l'image de marque de l'entreprise"

Les pratiques environnementales et sociales de la multinationale sont aussi pointées du doigt. "Elle promeut le tout, tout de suite et rapidement, avec des livraisons à travers le monde entier, en faisant appel à une flotte de 80 avions gros-porteurs", s'insurge la coprésidente d'Attac 33. "On vit sur une planète avec des capacités limitées, on a des questions à se poser sur notre modèle de consommation en France", insiste l'activiste.

Enfin, l'activité d'Amazon met en danger la survie des petits commerces et des emplois locaux, selon l'organisation. "Aux Etats-Unis, des études ont montré que 4,5 emplois sont détruits pour un poste créé dans le e-commerce".

L'action du mouvement altermondialiste s'inscrit dans le cadre d'une campagne intitulée "Make Amazon Pay". Elle rassemble plus de 80 organisations, qui luttent en faveur d'une justice fiscale à travers le monde. 

"On veut saper l’image de marque de l’entreprise. Et on veut que cela enclenche des choix politiques forts sur la justice fiscale", plaide la coprésidente d'Attac 33. Elle souhaite enclencher une prise de conscience citoyenne et politique d'ampleur et prévient : "s'il n’y a pas d’harmonisation des pratiques fiscales entre pays européens, on ne s'en sortira pas".