Ce samedi 3 octobre 2020 dès 14h, plusieurs rassemblements venant de Bordeaux et Mérignac ont convergé vers l'aéroport pour alerter sur les nuisances environnementales liées au trafic aérien. Ils ont répondu à l'appel national lancé par ANV-COP21 et Alternatiba.
C'est un appel national, qui résonne fort localement à Bordeaux. En effet, l'ANV-COP21, Alternatiba ainsi que plusieurs collectifs ont appelé tous ceux qui le souhaitent à se rassembler et marcher sur les aéroports en France.
"Vélorution" dans Bordeaux
L'idée ? "Alerter sur les nuisances de ce mode de transport et questionner sa compatibilité avec la baisse des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050." explique l'ANV-COP 21 dans son communiqué.À Bordeaux, une "vélorution" est donc partie de trois endroits différents pour rejoindre d'autres collectifs à 15h avant de se rendre à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac.
Arrêt des navettes entre Bordeaux et Paris
Cet appel a aussi un enjeu local très fort : les associations demandent à nouveau l'arrêt définitif des navettes Bordeaux/Orly, et de Bordeaux/Roissy, ainsi que la fin des trajets réalisables en moins de 4h30 de train.Cet affrontement sur les navettes Bordeaux-Paris entre les associations environnementales et les collectivités territoriales est toujours en cours depuis juin 2017 où Extinction Rebellion avait manifesté devant les locaux d'Air France, place Tourny. Ils dénonçaient un vaste plan d'investissement lancé par les collectivités de 169 millions d'euros jusqu'en 2023 pour développer le trafic aérien, et notamment le low-cost."Avant la Covid il y avait 10 navettes par jour Paris/Orly. La négociation a donné 6 navettes par jour. Mais de qui se moque-t-on ? [...] alors oui, aujourd'hui c'est la colère. Parce que ça suffit."
"Ça c'est incompatible avec les enjeux climatiques. Moi ce que j'appelle en tant que citoyen, c'est faire en sorte qu'on ait une trajectoire de décroissance de ce secteur-là."
Enjeu social et économique fort
De leur côté, 70 salariés d'Air France se sont rassemblés ce samedi matin vers 11h30 pour demander le maintien de ces navettes, notamment celle de Bordeaux/Orly, qui selon la CGT représente 114 emplois directs.Interrogée sur ce sujet, Geneviève Darrieussecq, ministre auprès de la ministre des Armées chargée des anciens combattants et sûrement candidate aux prochaines régionales en Nouvelle-Aquitaine, a défendu ces navettes :
Entre impératifs environnementaux et économiques, la problématique des navettes Bordeaux-Paris est encore loin d'être résolue. Et soulève toujours autant de passions et de questions.