Pour une durée de quinze jours, une trentaine de CRS va sillonner Bordeaux fin septembre. C'était une demande d' élus de la ville, dont le maire, formulée durant l'été pour endiguer la progression des agressions.
Ils sillonneront les rues du centre-ville de Bordeaux, et notamment le quartier Saint-Michel dès le lundi 29 septembre. Des CRS, une demi-compagnie, soit une trentaine de policiers, seront ainsi déployés. Ils ne seront pas à demeure sur une période limitée. Leur séjour doit durer quinze jours.
" Je suis pragmatique. L'idéal, ce serait que l'on ait, comme les grandes villes de France ont, une force permanente en plus de tous nos policiers et gendarmes que nous avons dans ce département. Mais je sais aussi qu'il y a beaucoup de demandes. " a expliqué la préfète de la région Fabienne Buccio.
La demande d'une présence définitive est toujours valable mais la représentante de l'Etat a aussi demandé une intervention même ponctuelle " dès que c'est possible " défend-elle.
Je suis agréablement surprise, je ne pensais pas avoir une réponse aussi rapide.
La demande des élus de Bordeaux
D'une seule voix, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, la conseillère municipale centriste et par ailleurs sénatrice Nathalie Delattre, en avaient fait la demande au gouvernement. La vague d'insécurité que connait la cité girondine depuis des mois avait entraîné cette requête dans le courant de l'été. "Les autres grandes villes de France en ont une et Bordeaux en avait une à une époque", avait dit le maire jeudi dernier lors d'une conférence de presse."Mon appel à la raison a été entendu ! Nous ferons le bilan avec @PrefAquitaine33 pour demander sa pérennisation et son renforcement", a tweeté jeudi la sénatrice Delattre qui avait interpellé fin août le ministère de l'Intérieur sur ce sujet.
L'opération se distingue du détachement de CRS et de gendarmes mobiles annoncé lundi pour faire respecter le renforcement des mesures sanitaires dans la ville de Bordeaux touchée par une forte progression du Covid-19.
Le syndicat alternative police CFDT de Gironde, par la voie de Bruno Vincendon, se félicite de cette annonce mais prévient :
Sous-entendu au-delà de 15 jours de présence en renfort.Nous maintenons le fait que des renforts de policiers en sécurité publique doivent aussi arriver à Bordeaux.
Bordeaux fait face depuis environ un an à une multiplication d'agressions, notamment à l'arme blanche, et d'incivilités, qui ont augmenté depuis le déconfinement.
Certaines sont imputées à quelques dizaines de jeunes délinquants migrants qualifié de "mineurs non accompagnés" mais parfois majeurs, un phénomène qui s'est accru dernièrement. Ils seraient "entre 60 et 100", selon l'équipe municipale.
Au premier semestre, 44% des actes de délinquance juvénile ont été commis par ces jeunes, livrés à eux-mêmes dans la rue, selon la préfecture.
