Six personnes ont été condamnées à Bordeaux mardi 9 février à différentes peines pour avoir poussé des mineurs non accompagnés à commettre des vols et cambriolages, en leur fournissant des médicaments qui les shootaient. Les jeunes n'étaient pas poursuivis.
Pour le parquet de Bordeaux, c'est un dossier judiciaire emblématique. Car des mineurs non accompagnés, arrivés du Magheb, commettaient des vols et cambriolages alors qu'ils se trouvaient sous l'emprise de plusieurs adultes receleurs. Une affaire qui n'est pas unique sur l'agglomération et qui aurait contribué à faire grimper l'insécurité d'après le représentant du parquet, Guillaume Puygrenier.
Le receleur, tête pensante de 38 ans, a écopé de la plus lourde peine. Cinq ans de prison ferme avec maintien en détention et plusieurs milliers d'euros confisqués. Il achetait des médicaments psychotropes à un couple qui lui-même les dérobait chez son employeur. Il distribuait ces produits qui finalement shootaient les jeunes qui s'en allaient dérober téléphones et bijoux entre autres. Celui qui apparaît comme l'organisateur du trafic écoulait les objets en Algérie, son pays d'origine.
Un couple condamné pour avoir volé les médicaments
Cinq autres adultes ont été jugés ce mardi 9 février par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Et notamment ce couple d'une soixantaine d'années qui fournissait les médicaments. Lui travaillait dans un entrepôt de Bruges, Allaince Healthcare, où il dérobait des cartons de médicaments. Son épouse faisait l'intermédiaire avec le receleur principal des objets volés. Les époux ont été condamnés à un an de prison dont six mois avec sursis simple. Les premiers six mois se feront à domicile avec bracelet électronique. Les autres six mois seront à évaluer avec le juge d'application des peines.
Les trois autres prévenus étaient accusés d'avoir participé à des vols d'objets ainsi qu'à leur recel. Ils jouaient les intermédiaires entre les jeunes vivant en squat et le receleur organisateur. Ils écopent de quatre mois à trois ans de prison.
Marie Neuville a suivi l'audience au tribunal correctionnel mardi 9 février. En voici le résumé avec l'interview des avocats de certains prévenus >