Soupçonné d'être à la tête d'un vaste trafic de drogue international, Moufide Bouchibi est jugé en appel à Bordeaux. Ce mercredi, dix-huit ans de prison ont été requis à son encontre.
Son procès en appel s'est ouvert ce lundi. Ce mercredi, le parquet a requis dix-huit ans de prison contre celui qui est décrit comme l'un des plus gros trafiquants de drogue français, spécialiste des Go fast. En septembre 2021, Moufide Bouchibi avait été condamné à seize ans de réclusion en première instance.
Des scellés détruits par erreur
Son avocat Thomas Bidnic réclamait une relaxe et la nullité de la procédure, alors que des pièces à conviction, en l'occurrence des enregistrements d'écoutes téléphoniques, ont été détruites par erreur. Or, ces enregistrements, remontant aux années 2010 et 2011, permettaient, selon l'accusation, de l'identifier en tant qu'organisateur du trafic.
"On n'a rien eu sur les fautes majeures commises par les autorités judiciaires, s'insurge Me Bidnic. Pas un mot d'excuse sur cette bévue monumentale qui consiste à avoir détruit la seule pièce à conviction susceptible d'établir la culpabilité de Monsieur Bouchibi".
En toute logique, le réquisitoire de l'avocate générale n'a pas eu les faveurs de Me Bidnic. "Il ne suffit pas de répéter comme un cabri, 100 fois, c'est Bouchibi, c'est Bouchibi, c'est Bouchibi … pour faire la démonstration que c'est Bouchibi", poursuit-il. La vérité, c'est que c'est à l'accusation d'apporter la preuve de la culpabilité".
La possibilité qu'avait le parquet d'apporter la preuve de la culpabilité, la possibilité que Mr Bouchibi avait d'apporter la preuve de son innocence; cette possibilité-là, elle est fermée, puisque le procureur de la République de Bordeaux, en 2019, a détruit des scellés.
Me Thomas Bidnic, avocat de la défenseFrance 3 Aquitaine
En plus des dix-huit ans de prison, le parquet a également requis 3 millions d'euros d'amende. La cour d'appel de Bordeaux doit rendre son arrêt le 9 février 2022.