Remontés contre les dispositions prévues par la future "loi mobilités", les chauffeurs de taxi appellent à une grève nationale mardi 28 mai. A Bordeaux, la mobilisation se concentrera autour de l'aéroport.
L'appel est national. Partout, dans les grandes villes de France, les chauffeurs de taxis sont appelés à se mobiliser contre la loi mobilité.
L'accès à l'aéroport
A Bordeaux, rendez-vous est donné dès 9 heures, sur le rond-point servant la rue René Cassin permettant l'accès à l'aéroport. Une mobilisation prévue pour durer toute la journée, et qui devrait grandement compliquer l'accès aux passagers désireux de prendre l'avion ce 28 mai. Les chauffeurs n'excluent pas non plus de se retrouver ensuite sur la D213, au niveau du siège de Dasssault à Mérignac."Concurrence déloyale" entre taxis et VTC
L'inquiétude des chauffeurs de taxi répond à la future loi d'orientation des mobilités, examinée en commission à l'Assemblée. Une loi, qui selon les syndicats, fait la part belle au VTC, et accentue les tensions entre ces derniers et les chauffeurs de taxis.Deux dispositions adoptées par le Sénat en première lecture cristallisent les inquiétudes. Elles prévoient de réserver des emplacements sur la voie publique pour le stationnement des chauffeurs de VTC, et de les autoriser à circuler sur des voies réservées aux taxis et bus.
Depuis, ces dispositions ont été retirées. Mais la manœuvre ne suffit pas pour autant : "La ministre nous a écrit pour nous rassurer, mais c'est juste une lettre, s'insurge Robert Berard Karna, président du Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole (STCG) qui dénonce une "concurrence déloyale".
Si la loi était respectée et appliquée, tout fonctionnerait très bien
"Nous les taxis, on investit sur des licences, on paie une redevance pour pouvoir stationner sur des emplacements.. Pour nous ça représente des crédits sur des périodes allant de sept à dix ans ! "
En 2016, la loi Grandguillaume avait permis de garantir un équilibre entre les taxis et les VTC. "Si cette loi était respectée et appliquée, tout fonctionnerait très bien", assure Robert Berard Karna.
"Sanctions insuffisantes"
La loi implique notamment l'obligation pour les VTC de retourner sur leur base, et leur interdit le maraudage."Mais ça c'est sur le papier, sur le terrain, on assiste parfois à du grand n'importe quoi. Les contrôles et les sanctions sont insuffisants", déplore-t-il.
Le STCG craint que les VTC ne cherchent à prendre leur part sur le marché du transport de malades et souhaite notamment une limitation du nombre de chauffeurs VTC fixée par décret,. Le syndicat milite également contre l'assouplissement des modalités d'examen pour les chauffeurs VTC.
La ville de Bordeaux compte 413 taxis, un chiffre qui s'élève à environ 600 véhicules si on létend à toute la métropole.