Bordeaux : jusqu'à trois ans de prison pour le vol et le recel de grands crus

Dix personnes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, après le vol et le recel de grands crus dans un entrepôt de Bruges, dans la métropole bordelaise. Des peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement ont été prononcées, même si, selon la défense, la justice a pris en compte l'amateurisme des voleurs.

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L'affaire remonte au 19 septembre 2020. Profitant d'une faille dans le système de sécurité de l'entrepôt de la société Les vins de crus, situé à Bruges, huit cambrioleurs avaient dérobé, en un week-end, 1 520 bouteilles de grand vin. Château Margaux, Pétrus, Latour…  Le cambriolage avait eu lieu en plusieurs fois, le montant du butin s'élevait à plus un million d'euros.

"L'audace"

Au total, ce sont dix personnes qui comparaissaient jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, huit étant poursuivis pour vol en réunion et deux pour recel. Lors des réquisitions, la procureure de la République Céline Pagès a souligné "l'audace des protagonistes", membres de deux familles, "qui sont revenus à trois reprises" dans l'entrepôt "pour récupérer un maximum de caisses". Soit 278 au total, dont la moitié a été récupérée par la justice.

"Entre novembre 2019 et janvier 2020, pas moins de 20 cambriolages ont touché des négoces de vins", a également rappelé la procureure qui a requis jusqu'à quatre ans d'emprisonnement et, pour cinq des prévenus, des mandats de dépôt ou maintien en détention.

Des amateurs, selon la défense

La défense a, quant à elle, souligné l'amateurisme des prévenus. Et semble avoir entendue : les peines infligées sont en deçà des réquisitions du parquet. "Les sanctions prononcées sont justes et équitables", a commenté Me Gérard Danglade, dont le client a été condamné à trente mois de prison dont cinq ferme.

Contre ce dernier, la procureure avait requis quatre ans de prison et un mandat de dépôt." Mon client courait le risque d'être incarcéré à l'issue de l'audience. Il est marié, père de trois enfants, et même s'il a un casier judiciaire chargé, il n'a manifestement jamais vécu de la délinquance", assure Me Danglade.

Les prévenus ne sont pas des professionnels : c'est une organisation familiale, ils n'ont pas de leader, ils ont été dépassés par l'ampleur du montant. On n'est pas du tout en présence d'une bande organisée.

Me Gérard Langalde, avocat d'un des prévenus

France 3 Aquitaine

"Vous n'êtes pas face à une organisation criminelle, alors il reste quoi ? Une bande d'amis qui a fait de très mauvais choix", a plaidé de son côté Me Elena Badescu, avocate de deux prévenus.

Trois ans de prison pour une animatrice périscolaire

A l'issue du délibéré, deux prévenus en détention provisoire ont été libérés. Seule femme à être jugée, la receleuse présumée, Vanessa Besse, Girondine de 33 ans, a été condamnée à 3 ans d'emprisonnement dont 30 mois assortis d'un sursis probatoire de deux ans. Elle reste détenue pour une autre affaire.

Poursuivie pour recel, elle était soupçonnée d'avoir joué les intermédiaires pour la revente de 190.000 euros de belles bouteilles à un négociant en vins d'origine chinoise installé en Gironde. Yan Zhao, 42 ans, les avait exportées vers ses clients habituels à Hong Kong.

Les voleurs avaient fait appel à la jeune femme, animatrice en périscolaire, pour écouler les précieux "flacons", grâce à ses contacts dans le monde viticole, et sa connaissance des "circuits".
Une compteuse à billets a été retrouvée à son domicile. "Personne n'a ça à la maison", a relevé la procureure. "J'avais un doute sur l'origine du vin, je savais que ce n'était pas net, mais j'ai accepté pour aider mon père en prison", s'est défendue cette mère de trois enfants, qui se présente comme une "exécutante".

Le négociant d'origine chinoise, diplômé en droit du vin, a assuré lui qu'il ignorait tout de l'origine du vin, malgré les conditions douteuses des transactions effectuées en liquide : 150 000 euros, remis dans un box de parking, soit un prix 20% inférieur au marché. Poursuivi pour "recel par professionnel", il a été condamné à 12 mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende.

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