Ce jeudi 2 décembre s’ouvre à Bordeaux le procès de dix personnes suspectées d'avoir volé de grands crus bordelais. En septembre 2020, elles auraient dérobé en un week-end plus de 1.500 bouteilles à une société de négoce pour les écouler sur le marché asiatique. Un butin évalué à plus d’un million d’euros.
Il clame son honnêteté devant le tribunal. Accusé de recel de biens provenant d’un vol commis en bande organisée, ce négociant chinois installé en Gironde, l’affirme. Il ne savait pas que les grands crus étaient volés. Afin de prouver sa bonne foi, il a même fait revenir en France toutes les bouteilles exportées en Asie.
À ses côtés, sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Bordeaux, ce jeudi 2 décembre, neuf autres personnes présentes. Tous cousins et frères de deux familles connues de la justice, ils sont présumés coupables de vol avec ruse et de recel. Un vol de très grande envergure, qui fait de ce dossier une affaire inédite sur la place bordelaise.
Plus de 1.500 bouteilles dérobées
Les faits remontent à 2020. Dans la nuit du samedi 19 septembre, deux individus sectionnent le grillage et découpent le bardage métallique de la société de négoce Les Vins de Crus à Bruges, dans la banlieue de Bordeaux.
Rejoints par une troisième personne, ils déjouent les systèmes d’alarme et de vidéo protection et s’introduisent à plusieurs reprises dans le chai. La nuit suivante, quatre malfrats renouvellent l’opération. Une fois à l’intérieur, ils sélectionnent les bouteilles et en emportent plus de 1.500 à l'aide d'une planche à roulettes permettant d'éviter les capteurs de présence.
Les voleurs semblent s’y connaître en vin, ils ne dérobent que de très grands crus et de bons millésime. 25 caisses de Petrus, 44 de Château Latour, 97 de Margaux, 47 de Mouton Rothschild, 11 de Haut Brion, des bouteilles toutes plus prestigieuses les unes que les autres. Pour un total évalué à un million d’euros.
Après des mois d’enquête, la brigade de répression du banditisme remonte la piste des cambrioleurs, arrête dix personnes et retrouve la moitié du butin. Quant à l’autre moitié, elle n’est plus en France, mais se trouve à des milliers de kilomètres, en Asie après avoir été vendue par le négociant chinois installé dans le département.
Et même si les bouteilles exportées ont été rendues, le préjudice est tout de même important. La partie civile l’assure, elles ont perdu 20 % de leur valeur dans un voyage sans traçabilité.
Le procès devrait se terminer vendredi 3 décembre. Les prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison. Certains déjà connus de la justice, retourneront directement en détention.